Ne plus faire le poids

L’approvisionnement en eau dans la capitale devient un véritable problème pour la population tananarivienne. Dans de nom­breux quartiers, la frustration des abonnés de la Jirama commence à se manifester d’une manière violente. Et si cette situation perdurait, voire s’étendait, on pourrait craindre le pire.
Cette frustration, pour ne pas dire colère, s’explique par le fait que l’eau est apparemment rationnée dans de nombreux quartiers de la capitale. Pourtant, l’eau, cet élément naturel, est indispensable à l’homme dans sa vie au quotidien. Sans eau, on ne peut pas imaginer la survie du genre hu­main. Autrement dit, l’eau, c’est la vie.
Or, les coupures d’eau deviennent de plus en plus fréquentes. Pourtant, qu’on le veuille ou non, avec la nomination du nouveau directeur général de l’entreprise distributrice d’eau et d’électricité, les usagers s’attendaient à un miracle immédiat. Sa réputation de « faiseur de miracle » dans le do­maine de l’eau et de
l’électricité l’a devancé dans le pays.
A priori, ce n’est pas l’eau qui manque. Loin de là s’en faut. La veille, on a même eu droit à une forte averse inhabituelle en cette période de l’année. A dire vrai, la défaillance se situe au niveau de la Jirama. Plus exactement, le matériel dont elle dispose pour pomper l’eau et l’acheminer auprès des différents consommateurs n’est pas capable de réaliser pleinement cette fonction.
Ainsi, coûte que coû­te, la Jirama doit trouver dans les meilleurs délais une solution pour que cette grogne des con­sommateurs n’atteigne pas un niveau dangereux. Heureusement en­core que ce n’est pas toute Antananarivo qui souffre de cette insuffisance d’approvisionnement d’eau. En effet, il y a des localités qui parviennent à faire face à cette insuffisance de la Jirama.
Ce sont les quartiers situés en centre-ville qui sont les plus à plaindre. Dans les périphéries de la capitale, il est toujours possible de creuser des puits. Et dans certaines localités suburbaines, presque tous les ménages en disposent. Ce qui leur permettent de dis­poser de l’eau nécessaire quand la société nationale d’eau et d’électricité est défaillante.
Malheureusement, c’est une solution de re­change que l’on ne peut pas s’offrir en plein centre-ville. Il est fortement déconseillé – on peut même dire que c’est interdit -, d’y creuser un puits. Il est certain que l’eau qu’on y obtiendrait serait fortement polluée. Ainsi, pour tous les quartiers de la Commu­ne urbaine de la capitale qui sont victimes de ce « rationnement » d’eau, ils doivent attendre de la Jirama, un véritable mi­racle. Pour cela, il faut croiser les doigts.
Quoi qu’il en soit, ces coupures fréquentes d’eau ont entrainé la naissance d’une nouvelle activité très florissante : C’est la vente de ces bidons gé­néralement de couleur bleue qui sont d’une contenance se situant entre 200 et 250 litres chacun. On en trouve partout aujourd’hui avec la mention « amidy » (à vendre). Autrement dit, les bidons jaunes ne font plus le poids.

Aimé Andrianina

Partager sur: