Au mois d’avril à Anjozorobe, situé à près de 90 km d’Antananarivo, deux otages ont été exécutés par leurs ravisseurs. Cinq mois après, ces derniers ont mis à exécution leur menace de tuer cinq autres personnes enlevées et séquestrées pendant plus de deux semaines, car la rançon n’a pas été versée.
Les kidnappeurs dictent leur loi dans ce district en état de terreur au quotidien et toujours en proie au phénomène d’enlèvement. Le rapt y atteint son paroxysme et vire maintenant au drame. En cas de non-paiement de rançons, la vie des otages ne tient qu’à un fil, plongeant les familles dans la tourmente. Tout au long de l’année, la population aux abois fait face à un sentiment d’impuissance et se sent en insécurité. Et cela ne date pas d’hier, comme si le kidnapping était devenu une activité rentable, florissante et en plein essor à Ankazobe. Bien que des arrestations aient eu lieu et des malfrats neutralisés, d’autres motivés par l’appât de gain, prennent le relais, entraînant Anjozorobe dans une spirale infernale.
Pourra-t-on un jour éradiquer ce fléau de kidnapping à Ankazobe, tristement célèbre ces dernières années, par des cas de rapt? Jusqu’ici, malgré les opérations militaires menées en utilisant même des drones et déployant des hélicoptères sans parler de la présence permanente des forces de l’ordre dans ce district, difficile combat contre le kidnapping. Cela donne même l’impression d’une guerre de tranchée qui connaît son moment d’accalmie, avant de repartir de plus belle.
La vraie question c’est pourquoi n’arrive-t-on pas à mettre fin à ce fléau à Anjozorobe ayant une superficie de 7 458 km2 ? A part le fait que des éléments des forces de l’ordre seraient liés aux enlèvements, comme c’était le cas dans certaines affaires, le dénouement dramatique avec la mort de ces cinq personnes, devrait conduire à l’élaboration d’un nouveau modèle de gestion de prise d’otage en milieu rural car avec la stratégie adoptée jusque-là , c’est encore loin d’être gagné.
JR