Rejet de la candidature de Marc Ravalomanana: «La question est simple : a-t-il payé ses impôts ?», dixit Eric Rabeharisoa

La candidature rejetée de Marc Ravalomanana, continue de défrayer la chronique. Dans une interview, Eric Rabeharisoa, ancien maire d’Alasora, également ancien SG du Leader Fanilo et membre de la plateforme Armada, nous livre ses impressions.

* Les Nouvelles : Les élections communales ap­prochent à grand pas et nous sommes dans la dernière ligne droite pour le dépôt des candidatures, mais nombreux futurs candidats sont encore confrontés à la complexité des procédures. Cela est-il normal ?
– Eric Rabeharisoa : Constituer un dossier de candidature implique de nombreuses étapes. Je suis parfaitement au courant des procédures puisque j’ai déjà été élu maire. Mais cela fait plus de 50 ans que ces dossiers ont été exigés pour pouvoir candidater à la mairie. Des candidats se trouvent en difficulté parce que certains dossiers doivent être récupérés auprès des administrations dans les provinces. C’est d’ailleurs
la raison pour laquelle la Commission électorale na­tionale indépendante (Ceni) a décidé de reporter d’une semaine la date de clôture des candidatures. On parle alors du certificat de nationalité, du casier judiciaire et de l’état 211 bis.

* A ce sujet, que pensez-vous de la candidature rejetée de Marc Ravalomanana, pour défaut d’état 211 bis…
– Qu’est-ce que l’état 211 bis ? C’est un document attestant qu’un citoyen est en règle vis-vis du Fisc, c’est-à-dire qu’il s’est acquitté de ses impôts. C’est un bon citoyen. Alors, comment peut-on se porter candidat et donner l’exemple sans même devoir se conformer aux lois? Et concernant le cas de Marc Ravalomanana, on a tendance à croire qu’il s’agit de manœuvres politiques. Nul doute, certains
se demandent même pourquoi sa candidature a été validée lors de la présidentielle, puis invalidée pour les Communales. La vraie question est de savoir s’il a payé ou pas ses impôts ? Si la réponse est non, il est clair qu’il ne pourra pas se porter candidat à la mairie. La loi exige.

* Justement, pourquoi cette affaire ressurgit maintenant, au moment l’ancien président s’apprête à faire son retour sur le devant de la scène politique ?
– Marc Ravalomanana n’était pas le seul candidat à pouvoir solliciter la clémence de la Direction générale des impôts (DGI). Tous les candidats y avaient droit. Mais à cause du non respect de l’engagement signé par cet ancien candidat, la DGI ne pouvait plus se permettre de faire des exceptions aux règles car il redoute l’insolvabilité. L’état 211 bis est une pièce maîtresse du dossier de candidature. Et il est tout à fait normal qu’on exige de lui ce document maintenant et non pas avant.

* Beaucoup disent que le régime en place a peur de l’opposition dans la Capitale…
– La plateforme Armada a toujours été unie durant les précédentes élections. C’était le cas durant la présidentielle à l’issue de laquelle, nous avons remporté le scrutin dès le premier tour. Puis lors des législatives, l’Irmar a obtenu la majorité absolue. Il n’y a donc aucune raison d’avoir peur de l’opposition. Au contraire, c’est l’opposition qui a peur du régime.

* C’est-à-dire…
– Les partisans de Marc Ravalomanana ont tenté d’organiser des manifestations au Magro. Il est clair que l’opposition veut créer un trouble et une situation d’instabilité politique dans le pays. Et c’est juste la peur de l’opposition d’aller aux élections. La plateforme Firaisankina divisée a indiqué qu’elle aurait des candidats dans tout Madagascar, alors que c’est loin d’être le cas. Pour preuve, le candidat à la mairie est issu du parti Tim.

* Doit-on craindre des troubles face à la situation qui prévaut ?
– Je ne pense pas que la population d’Antananarivo veuille encore descendre dans la rue et encore moins créer des troubles. La vie est déjà assez difficile et il est toujours mieux de garder le calme et tourner la page. Le moment est aussi venu pour Marc Ravalomanana de passer le flambeau à une relève.

* A propos de l’Irmar, certains disent que vous êtes en mal de candidats…
– Nous sommes actuellement en plein débat. Cinq noms circulent déjà dans la capitale. Il faut noter que l’Irmar prévoit de couvrir tout le pays pour ces communales. Nous préférons attendre le bon moment pour dévoiler nos candidats car il est à noter que nombreux nous sollicitent et souhaitent devenir maires et conseillers. Nous avons donc l’obligation de bien choisir nos candidats.

Recueillis par
Tahina Navalona

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