Rakotovao Andriamparany du GFFM: « Madagascar mérite une stabilité politique »

Rakotovao Andriamparany, cofondateur du parti « Gideona Fandresena ny fahantrana eto Madagasikara » (GFFM) et membre du bureau politique national de la plateforme Armada, a réagi face aux agissements de l’opposition qui tentent de mener une campagne de déstabilisation autour des problèmes socio-économique, notamment le délestage et la pénurie d’eau. Interview.

* Les Nouvelles : Autant dire que le GFFM est sorti de son silence…
Rakotovao Andriamparany : A vrai dire, depuis sa création en 2012, notre parti a participé aux affaires internes de l’Etat et à l’éducation citoyenne. Une de nos forces est de travailler étroitement avec notre base pour mieux comprendre ses besoins. Le GFFM est présent dans toute l’île et adhère au courant politique républicain qui respecte la démocratie et le principe de souveraineté nationale. Par conséquent, nous nous opposons à toute opposition sans fondement, comme c’est le cas actuellement, qui ne cherche qu’à déstabiliser le régime en place. Un pays en développement comme Madagascar mérite une stabilité politique pour exécuter la politique générale de l’Etat (PGE). Depuis 2009, nous soutenons le régime Rajoelina, ce qui explique notre présence importante au sein de la plateforme Armada.

* Est-ce que vous pouvez préciser la nature de vos collaborations ?
– Dans cette optique, l’Etat sollicite notre avis. Nous conseillons et félicitons le Chef de l’Etat sur les programmes ayant un impact direct sur la population. Nous donnons notre avis sur divers sujets à la demande de l’Etat et donnons des critiques constructives sur les initiatives que nous pensons sans impact tangible sur la vie de la population.

* Que pensez-vous de la situation globale du pays en ce moment ?
– Actuellement, il y a un débat politique et un débat économique. Il est essentiel de distinguer ces deux enjeux pour éviter que les problèmes économiques à Madagascar ne deviennent systématiquement des enjeux politiques. Le faux débat actuel concerne l’eau. Le problème hydrique est dû au changement climatique qui affecte le monde entier, y compris les pays les plus riches et développés. En réalité, les politiciens opposants n’abordent pas ce changement climatique car ils ne font pas d’analyse économique. En parlant d’eau, elle est liée à la sécurité alimentaire du pays, c’est pourquoi l’Etat a instauré le Secrétariat d’Etat auprès de la Présidence pour la souveraineté alimentaire (Sesa) et un ministère de l’Eau. Cela prouve que le gouvernement veille au bien-être social de la population.

* Quelle est votre réaction face au problème d’eau actuellement ?
– Nous félicitons le président de la République pour son aisance à exposer ce problème publiquement, un geste rare d’un chef d’Etat d’un pays en voie de développement. Non seulement il a évoqué le problème, mais il a également proposé une solution. Outre le changement climatique, d’autres facteurs comme le vieillissement des tuyaux contribuent à ce problème. Le ministère concerné a déjà indiqué que si nous continuons à utiliser ces tuyaux, 20 % de l’eau sera perdue. L’Etat a donc trouvé une solution de distribuer l’eau par voie terrestre (ndlr, bonbonne). Il est important de rappeler que l’eau distribuée a été testée avant d’être consommable. Les consommateurs peuvent avoir confiance en la salubrité de l’eau fournie par l’Etat. A court terme, le parti GFFM estime que cette méthode de distribution d’eau dans la capitale est satisfaisante.

* Et à moyen et long terme…
– Pour répondre à la crise hydrique, l’Etat a déjà un projet en cours. Il est important de rappeler que l’un des trois axes stratégiques de l’Etat est de placer l’humain au centre de tout. A moyen terme, de nouvelles stations de traitement d’eau, station de pompage et le projet Tana Water III sont déjà en cours et devraient produire jusqu’à 100.000 m³ par jour. Ce projet est assuré grâce au financement des partenaires techniques et financiers (PTF) tels que la Banque mondiale. Dans un an, le projet d’Ambohitrimanjaka devrait répondre aux besoins en eau d’Antananarivo Atsimondrano afin d’y réduire la pénurie d’eau. De plus, 78 km de tuyaux seront remplacés pour la ville d’Antananarivo afin d’assurer aucune fuite d’eau. A long terme, plusieurs projets sont à l’étude avec les PTF pour augmenter de deux à trois fois l’approvisionnement en eau potable dans les grandes villes et les chefs-lieux de province.

* En ce qui concerne l’électricité, qu’avez-vous à dire ?
– Madagascar est privilégié par son climat tropical, et nous sommes honorés de travailler avec le ‘Sany Group’. La Grande île a l’opportunité de mettre en place une grande usine de fabrication de panneaux solaires, principalement pour répondre à la demande nationale, avec une perspective d’exportation. Non seulement cela résoudrait le problème de l’électricité, mais cela créerait également des opportunités d’emploi.

* La population peut-elle encore faire confiance au gouvernement ?
– Le parti GFFM est confiant quant à la continuité des projets en cours initiés par le Président pour la transformation du secteur rizicole, grâce à l’utilisation de nouvelle méthodologie propice à une récolte prometteuse pouvant aller jusqu’à 12 tonnes par hectare. On importe plus de riz. La distribution des cartes foncières. La route du soleil allant de Maroantsetra jusqu’à Farafangana, les produits à exporter à l’Est ne passent plus à la capitale pour rejoindre le port de Tamatave. Tout cela contribuera à améliorer la vie des citoyens et à résoudre la crise de l’emploi. La patience et la solidarité seront le chemin privilégié pour un développement de Madagascar.

Reccueillis par Mamy Rajoherisandy

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