Affaire Colonel Rakotomamonjy: « Une récupération politique », dixit le général Ravalomanana

L’affaire Colonel Patrick Rakotomamonjy prend de l’ampleur et a même été évoquée par le président Andry Rajoelina. En détention, la femme du colonel a été libérée hier. Pour sa part, le président du Sénat, le général Richard Ravalomanana a dénoncé une récupération politique de l’opposition, profitant de toute occasion pour semer le trouble.

Alors que le chef de l’Etat avait demandé la libération de la femme du médecin-colonel en cavale, dimanche, lors de son intervention sur les chaînes nationales, la mère de famille a été libérée dans la matinée d’hier. Selon les explications du ministère de la Justice, la dame a formé opposition de sa détention le 30 avril. «En vertu du principe de la subordination hiérarchique des membres du parquet prévu par l’article 110 de la Constitution malgache, le procureur de la République a reçu l’ordre de la part du ministre de la Justice de ne pas s’opposer à la mise en liberté provisoire de la prévenue, laquelle décision relève de la compétence de la Chambre de détention qui a également statué en toute indépendance», a expliqué le communiqué du ministère de la Justice dans la soirée d’hier. Ce qui impliquerait alors que la décision de libérer la dame ne fait pas suite à la consigne du chef de l’Etat.
Dans tous les cas, la partie de l’opposition se délecte des déclarations du médecin-colonel, relayées sur les ré­seaux sociaux. Une situation que le président du Sénat déplore fortement. «L’opposi­tion saisit chaque opportunité pour agir mais les résultats escomptés ne semblent pas atteints», a déclaré le général Richard Ravalomanana, joint au téléphone hier. Pour lui, ces genres de déclarations ne devraient avoir aucun im­pact sur la stabilité du pays.
«Il n’y a rien à craindre. Le calme est maintenu tant au niveau des citoyens que de l’Armée. Cela d’autant plus qu’il s’agit d’un médecin-colonel qui n’a pas suivi les formations d’éthique et d’obligation de réserves au sein de l’Acadé­mie militaire», a-t-il expliqué. «Si le colonel pense détenir la vérité, il ne devrait pas s’enfuir. Un vrai officier devrait faire face à la situation. Il ne peut pas fuir toute sa vie !», s’est-il exclamé.
Dans tous les cas, il semblerait que le médecin-colonel soit encore dans le pays. Le général Ravalomanana estime de ce fait qu’«Il est impossible de sortir du pays sans papier. Le problème ici c’est le corporatisme». Il fait ainsi référence au chef de service au sein du ministère des Affaires étrangères, impliqué dans une affaire de trafic d’or dans une valise diplomatique. «Comment se fait-il qu’il ne soit pas encore appréhendé malgré une interdiction de sortie de territoire?», s’est-il interrogé. L’affaire est en cours et les recherches se poursuivent pour retrouver le fuyard.

T.N

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