Déféré hier pour usurpation de fonction et extorsion de fonds, un homme de 47 ans a été placé sous mandat de dépôt à la Maison centrale d’Ambatondrazaka.
Le mis en cause avait été arrêté à l’issue d’un piège que la police lui a tendu, samedi à Avaradrova Ambatondrazaka. Il avait, en effet, tenté de racketter un ancien maire d’une commune du district d’Andilamena, en se faisant passer pour un magistrat au niveau du tribunal de première instance d’Ambatondrazaka.
D’après les informations, l’individu n’a pas arrêté d’appeler l’ex-maire au téléphone depuis le début du mois. La raison était qu’il voulait faire chanter l’ancien élu dans le but de lui soutirer de l’argent en lui disant qu’il a maille à partir avec la justice et que cela lui coûterait des années en prison s’il ne collabore pas. Il avait ainsi demandé à sa victime de lui remettre une importante somme d’argent pour que l’affaire soit réglée, sans passer devant la cour.
Après moult conversations téléphoniques avec son maître-chanteur, l’ancien maire a finalement accepté de collaborer. Mais ce n’était en fait qu’une ruse, puisqu’il a entre-temps signalé les événements à la police. Cela dit, la négociation entre les deux parties s’est conclue par le versement de 56 millions d’ariary à l’imposteur.
Avec une arme chargée…
La victime alors discrètement accompagnée par des policiers, a donné rendez-vous samedi dernier à l’imposteur, pour procéder au paiement de la somme exigée. Bien entendu, le quadragénaire s’est pointé au rendez-vous, s’amenant par précaution peut-être, avec un pistolet de marque italienne avec des balles dans le chargeur. Il était loin d’imaginer que sa « proie » s’amenait avec des policiers méticuleusement cachés précédant leur intervention.
« L’homme s’apprêtait à utiliser son arme, dans le cas où la situation n’allait pas comme il le voulait au moment de la réception de l’argent. Sauf que c’était la police qui l’a pris par surprise et il n’a pas eu l’occasion de s’en servir », indique-t-on.
Après une fouille, les policiers ont découvert dans les affaires du suspect, 12 cartouches de calibre 22 long rifle, en plus de l’arme de poing chargé. Une perquisition au niveau de sa maison a par la suite permis de mettre la main sur 12 autres balles de calibre 12 mm. L’homme a été embarqué pour enquête.
Il s’avère que l’enquête prend actuellement une toute autre tournure, eu égard à ce que le suspect serait impliqué dans une affaire de trafic de munitions. « L’arme découverte entre ses mains lui appartient, puisqu’il a à sa disposition tous les documents administratifs en matière de port et de possession d’arme à feu (…) Seulement, des balles ont disparu de sa ‘réserve’, et il n’a su que répondre à la question de savoir où celles-ci sont passées (…) Enfin, des informations ont été découvertes dans son téléphone, l’impliquant directement dans un trafic de munitions », poursuit-ton.
Dans tous les cas, les investigations sur cette affaire continuent. Pour l’heure, la Direction régionale de sécurité publique (DRSP) Alaotra Mangoro s’attèlent à retrouver la trace des éventuels complices du suspect.
ATs.
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