Après l’imbroglio autour de la motion de censure avortée, qui a défrayé la chronique pendant des jours, le climat politique semble apaisé en apparence. La trêve de fin d’année oblige. Sauf que pour certains partis, ce moment de répit est une occasion de se faire entendre et de mobiliser leurs partisans en vue de l’année 2023 qui s’annonce tendue sur le plan politique.
Un semblant de trêve car en coulisse, les états-majors politiques s’activent et se projettent déjà en 2023. Aussi bien du côté des partisans du pouvoir que de l’opposition, des réunions se succèdent et se ressemblent, à l’allure même d’un meeting politique de fin d’année avec ses partisans. Comme si la motion de censure vouée à l’échec, leur a servi de leçon que paradoxalement, ce temps de répit est une occasion de monter au créneau et de sonner avant l’heure la rentrée politique.
C’était le cas du parti TGV dans le premier arrondissement d’Antananarivo qui a réuni ses sympathisants à Soarano, la semaine dernière. Pour eux, le moment a été opportun pour annoncer leur soutien au Président Andry Rajoelina, au cas où ce dernier se porterait candidat à sa propre succession en 2023.
D’autre part, certains partis politiques comme le Mpitolona ho an’ny fandrosoan’i Madagasikara (MFM), ont également maintenu leur réunion en cette période des fêtes et de la trêve. Depuis lundi jusqu’à jeudi, le parti fondé par feu Manandafy Rakotonirina, a réuni ses partisans dans le cadre de la célébration de son 50e anniversaire. Une déclaration politique sera attendue, à l’issue de ce genre de congrès.
Certains politiciens ont même choisi cette semaine pour annoncer la création de leur parti, à l’image de « Tsara Tahafina », sous la férule de l’ancien ministre Auguste Paraina, lundi à Vangaindrano.
Pas de vacance pour le gouvernement
Pour les membres du gouvernement, pas de temps de souffler. Aucune annonce officielle sur leur départ en vacances. En effet, un Conseil des ministres s’est encore tenu durant la semaine précédant le jour de Noël, alors que traditionnellement, à cette période le gouvernement s’accorde une trêve des « confiseurs ».
Toutefois, bien que le gouvernement Ntsay ait échappé à une motion de censure, il n’est pas pour autant à l’abri d’un remaniement. 2023 est une année de bilan pour le Président de la République, de la réalisation de ses Velirano. Chaque ministre aura ainsi du compte à rendre au Chef de l’Etat le moment venu et n’aura plus droit à l’erreur vu l’enjeu pour l’année à venir, notamment l’élection présidentielle.
Tsilaviny Randriamanga