Paysage durable dans l’Est de Madagascar: les femmes en première ligne pour la résilience climatique

Dans la région Alaotra Mangoro, les membres de l’association des femmes « Vehivavy Miavotra » façonnent l’avenir de leur communauté. Grâce au soutien du projet « Paysages durables dans l’Est de Madagascar », financé par le Fonds vert pour le climat (GCF) et mis en œuvre par Conservation International (CI), ces femmes réinventent leur quotidien.

Depuis six ans, ce projet agit au cœur du corridor forestier Ankeniheny-Zaha­mena (CAZ) pour renforcer la résilience des populations face au changement climatique et lutter contre la déforestation. Sous la supervision du ministère de l’Environnement, il mise sur des activités durables et la mobilisation des communautés locales.
Reboiser pour demain ! Ce slogan anime Natacha Bakolinirina Sambatriniaina, pépiniériste au sein de l’association « Vehivavy Miavo­tra ». Avec l’appui de CI, elle et son équipe ont construit une pépinière produisant jusqu’à 15.000 plants en deux ans. « Ces arbres, principalement des bois durs à croissance lente, servent à restaurer les ressources en eau et à offrir un héritage durable aux générations futures », a-t-elle con­cédé.
En mars dernier, l’association Vehivavy Mia­votra a reboisé deux hectares avec 6.000 arbustes. Cepen­dant, le tarissement de la rivière Man­­galaza, accentué par la sécheresse, freine leurs efforts. « Nous produisons nos plants pour reboiser les terrains communaux. Le succès du reboisement atteint 70% », explique la pépiniériste, qui partage ses compétences avec d’autres membres pour pérenniser cette activité.

Agriculture durable et innovation

Fanjava Odile Rahanjarilala, paysan formateur au sein de l’association Vehivavy Mia­votra, met en pratique l’agriculture résiliente. « Avec le soutien de CI, nous alternons les cultures (riz, haricots, légumes…) sur des terres empruntées à une de nos collègues du village, favorisant la fertilité du sol. Les récoltes améliorées assurent des revenus supplémentaires pour les membres », a-t-elle confié.
« A défaut d’irrigation à cause de la sécheresse, nous avons creusé des puits près de nos champs pour irriguer les cultures. Parallèlement, nous utilisons des techniques biologiques comme l’Ady Gasy, qui consiste à faire un biopesticide naturel à base de compost et de feuilles vertes, pour protéger les plantes des in­sectes et parasites », a-t-elle expliqué.
Ces initiatives de l’association, adoptées grâce à l’appui technique et matériel de CI, illustre l’alliance entre écologie et autonomisation des femmes. Outre l’impact environnemental, ces initiatives renforcent leur rôle économique et social. Ce modèle d’écoféminisme inspire, montrant que la lutte contre le changement climatique peut s’allier à celle pour l’égalité des genres.
Le projet ne serait pas possible sans des partenariats solides. CI, les collectivités locales et les communautés travaillent main dans la main pour assurer la pérennité de ces actions. Et malgré les défis
climatiques, Vehivavy Miavotra se veut être un exemple de résilience et d’innovation. Son ambition : reboiser davantage et continuer à transformer la région en un paysage durable, où nature et communautés prospèrent ensemble.

Arh.

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