Suite à la découverte macabre d’une centaine d’oiseaux protégés, des Pailles-en-queue à brins rouges, sur l’île de Nosy Ve dans la commune rurale d’Anakao (Toliara II) mardi, une enquête a été ouverte et a permis d’interpeller les premiers suspects avant-hier, selon les informations fournies par le ministère de la Pêche et de l’économie bleue.
Tout le monde, notamment les défenseurs des animaux, a été choqué par des images de villageois tenant dans leurs mains des cadavres d’oiseaux, publiées sur les réseaux sociaux. Le spectacle est désolant. Une centaine de Pailles-en-queue sans vie gisaient à même le sol. Comme il s’agit d’une espèce d’oiseaux protégés qui n’étaient pas visiblement victimes de maladie, les autorités sont déterminées à faire la lumière sur cette affaire.
«Neuf suspects sont interpelés, dont quatre femmes. Il s’agit d’un groupe de pêcheurs venant de Soalara Sud, qui auraient accosté sur cette île corallienne au moment des faits», a souligné le Directeur général (DG) de la Pêche et des ressources halieutiques, Etienne Bemanaja, lors d’un point de presse, hier.
«Ces suspects font l’objet d’une enquête depuis avant-hier jusqu’à ce jour (Ndlr, hier) au poste de la gendarmerie d’Anakao, afin de déterminer leur degré d’implication dans cette affaire», a jouté ce responsable.
En tant que spécialiste d’oiseaux marins, notamment le Paille-en-queue à brins rouges de Nosy Ve, le DG de la Pêche et des ressources halieutiques a souligné que cette espèce d’oiseaux est rare sur la planète.
«Vu que des différentes pressions s’exercent sur eux, les Pailles-en-queue à brins rouges figurent parmi les espèces protégées. A Madagascar, Nosy Ve est leur seul site de nidification. Le premier couple de ces oiseaux marins dans cette partie de l’île a été découvert en 1997. L’association Fimimano (Fikambanana miaro sy mampandroso any Nosy Ve) a commencé à les protéger en 2000», a-t-il fait savoir.
Et de conclure «le nombre de population de Pailles-en-queue sur l’île est estimé entre 120 à 150 en 2004, l’année à laquelle les premières recherches sur ces espèces ont débuté. En 2022, Nosy Ve compte plus de 800 Pailles-en-queue. Pour dire que le programme de protection porte ses fruits».
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