Les accidents routiers engendrent des pertes de vie considérable avec 1,19 million de décès par an soit une vie de perdue tous les 21 secondes, selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cela a poussé l’entreprise Jovena Madagascar à prendre une initiative, dont la formation des chauffeurs de taxi-brousse de la RN2 afin de réduire autant que possible les cas de décès causés par les accidents routiers sur cette route.
Le choix de la RN2, reliant Antananarivo à Toamasina, est dû au fait que le flux de véhicules qui y circule est assez élevé à raison de 4.000 véhicules par jour, dont 1.573 des poids lourds, selon les statistiques divulguées par le ministre des Transports et de la météorologie, Valéry Ramonjavelo, à Anosy hier. La mise en œuvre de ce projet de Jovena Madagascar a été effectuée en partenariat avec l’Agence des transports terrestres (ATT) et le ministère des Transports et de la météorologie (MTM).
24 coopératives sur les 33 opérant sur la RN2 ont répondu à l’appel lancé dans le cadre du projet. En tout, 549 chauffeurs ont été formés si l’objectif était de 400 chauffeurs. «On peut dire que les résultats sont au-delà des espérances», a indiqué le ministre des Transports et de la météorologie, Valéry Ramonjavelo. Le directeur général de Jovena à Madagascar, Donald Emerant, n’a pas manqué de remercier les coopératives qui ont rejoint le projet, car sans eux, la formation n’aurait eu aucune raison d’être. «Travailler en partenariat avec l’ATT et le MTM est un plaisir, voire un devoir étant donné que chaque vie de perdue est un décès de trop » a-t-il ajouté.
Des résultats palpables
«La formation a débuté au mois de juin 2024. Des résultats palpables ont été constatés depuis, vu que le nombre d’accidents avec des blessés est passé de 7 à 2 par jour», a affirmé le ministre, Valéry Ramonjavelo. Si l’objectif est de réduire le nombre de morts à cause des accidents routiers, on peut dire que le projet est une véritable réussite avec 5 accidents de moins par jour. «Ceux qui ont suivi la formation n’ont enregistré aucun accident, ce qui montre l’impact positif du projet initié par Jovena Madagascar», a-t-il ajouté.
Le directeur général de Jovena à Madagascar a soutenu que la prise de mesure est une nécessité face à des constats plus qu’inquiétants. «90 % des causes des accidents routiers sont d’origine humaine et le reste de la défaillance des machines» a-t-il affirmé. C’est pourquoi il est important de former les chauffeurs à être responsables pour réduire autant que possible les pertes humaines. A noter que les chauffeurs formés ont reçu des certificats et la remise officielle s’est déroulée au Yandi By Pass hier.
Investir davantage
Le projet a fait ses preuves en enregistrant des résultats positifs, ce qui a poussé le ministère à réclamer davantage d’investissements visant les autres routes nationales. Le but étant de réduire de plus de 50% les causes de décès. «Le soutien du secteur privé est plus que sollicité pour atteindre un meilleur résultat», a indiqué le ministre.
Il n’a pas manqué à cette occasion de remercier l’entreprise Jovena pour son engagement. «Avec ce projet pilote, les chauffeurs formés sont considérés comme des ambassadeurs destinés à partager avec les autres les formations qu’ils ont acquises. D’autant plus que les formations n’ont pas besoin d’être formelles» a précisé le directeur général de Jovena à Madagascar.
Néanmoins, l’extension du projet est déjà à l’étude, mais pour plus d’impact, Andriambololonjiva Lantosoa, directeur des Normes et certification de Jovenna, a réclamé la mise en place d’une structure de contrôle pour faire en sorte que les chauffeurs de transport en commun ne puissent pas prendre fonction sans avoir reçu des formations adéquates, même s’ils disposent déjà d’un permis en bonne et due forme. Ce qui a bien sûr été prise en compte par les autorités présentes.
Jean Riana