Rendre hommage aux centaines de milliers de Malgaches qui ont perdu la vie au cours de l’insurrection du 29 mars 1947, c’est raviver la flamme patriotique et la mémoire collective, au nom de « La lutte pour la liberté, un flambeau à transmettre aux générations futures ».
L’histoire retiendra que le 29 mars 1947 à minuit, l’insurrection contre la France a éclaté dans plusieurs régions de Madagascar. A Manakara, sur la côte orientale de la Grande île, des centaines de Malgaches ont pris d’assaut des postes de gendarmerie, des bâtiments administratifs et des concessions européennes.
A Moramanga, 2.000 insurgés malgaches ont attaqué la garnison française stationnée à la gare. Des officiers qui tentaient de riposter, ont été abattus sur le champ. Mais la répression menée par le gouvernement français qui a envoyé à Madagascar en juillet 1947, un corps expéditionnaire de 18.000 militaires, était sanglante, provoquant la mort de plusieurs milliers de Malgaches.
Récemment face à la presse, le professeur Jeannot Rasoloarison, enseignant-chercheur en histoire de l’université d’Antananarivo, a établi le nombre des morts entre 10.000 et 50.000 dont des disparus. Plus de 200 survivants ont été répertoriés à ce jour dans le camp malgache. Du côté des forces coloniales, 1.900 hommes ont trouvé la mort ainsi que 550 Européens dons 350 militaires.
Des commémorations dignes
78 ans après, cette révolte matée dans le sang reste dans la mémoire collective à transmettre aux générations futures. Les cérémonies de commémoration ont débuté le 21 mars au stade Barea Mahamasina, à travers une exposition photographique retraçant l’histoire de cette insurrection, aussi bien à Manakara qu’à Moramanga jusqu’au 27 mars.
Des expositions itinérantes ont également été organisées dans plusieurs écoles et lycées pour que les jeunes puissent s’approprier leur histoire et veiller au devoir de mémoire. Les anciens combattants et les personnes âgées de plus de 65 ans ont bénéficié de consultations médicales gratuites les 21 et 22 mars. Des événements similaires sur cette commémoration ont été organisés dans les régions jusqu’au 29 mars.
Demain, une cérémonie de dépôt de gerbes est prévue au mausolée Andrainarivo et à la stèle commémorative d’Ambohijatovo, sous la houlette du chef de l’Etat et du Premier ministre. A Moramanga, un centre dédié aux combattants patriotes, baptisé « Akany Fiadanantsoa », sera inauguré par le président de la République.
L’objectif est de raviver la flamme et la mémoire collective et d’inculquer aux jeunes générations le patriotisme, l’unité et la solidarité qui animaient les combattants durant la lutte pour l’indépendance.
« Une nation se construit sur son histoire. Il est de notre devoir aujourd’hui de transmettre cette histoire aux générations futures, pour raviver l’ambition nationale et la flamme du patriotisme », a avancé le directeur des combattants nationalistes et président du comité d’organisation, le général Emilson Randrianantenaina, lors de l’ouverture de la commémoration du 78e anniversaire du 29 mars 1947.
F.M
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