L’Université d’Antananarivo n’a pas manqué d’organiser son traditionnel Salon de l’étudiant à l’esplanade à Ankatso vers le début de ce mois.
Toutes les facultés et grandes écoles de l’université se sont pliées à l’exercice avec une certaine bonhomie. Pour leur part, les nouveaux bacheliers ont afflué pour découvrir les parcours et mentions que l’Université d’Antananarivo leur propose. Mais pour entamer le cursus universitaire de son rêve, chaque nouveau bachelier doit passer par une sélection de dossiers ou un test de niveau ayant une allure de concours. En effet, l’Université d’Antananarivo ne peut accueillir que 15.000 étudiants en première année, alors que la province d’Antananarivo à elle seule compte plus de 46.000 nouveaux bacheliers.
C’est le côté face. Côté pile, le syndicat des enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants de l’enseignement supérieur Antananarivo maintient la pression. En effet, ses membres entendent suspendre les cours et les recherches jusqu’à ce que les revendications concernant les heures complémentaires, les vacations, les indemnités… soient réglées. Une année blanche plane donc sur la plus grande université de Madagascar.
Et pourtant, les nouveaux bacheliers se bousculent pour y avoir leur place. Si certains n’ont d’autres choix à cause du manque de moyens financiers, d’autres aspirent tout simplement à y étudier. Surtout les vrais scientifiques adeptes des « sciences dures ». Et même dans certaines sciences humaines et sociales, l’Université d’Antananarivo figure parmi les deux ou trois institutions universitaires malgaches dont les diplômes sont reconnus par des universités européennes de renom.
Malgré ses problèmes, l’Université d’Antananarivo est donc comme un illustre club de foot européen en faillite qui ne cesse d’attirer de très, très grands joueurs…
T. Rasam