Santé publique: « L’usage domestique du Nuvan est dangereux »

Le ministère de la Santé publique prohibe l’usage ménager de « Nuvan ». Au quotidien, cet insecticide constitue pourtant le premier allié de plusieurs ménages, aussi bien urbains que ruraux, pour combattre les insectes nuisibles qui colonisent leur habitation. Il se vend d’ailleurs comme de petits pains sur le marché…

Hautement toxique. Le Nuvan, dont l’ingrédient actif est le «di­chlorvos», représente une sérieuse menace pour la santé publique, selon l’Or­ganisation mondiale de la santé (OMS). Le ministère de la Santé publique, à travers la Direction de la promotion de la Santé (DPS), a rappelé l’alerte le concernant tout en déconseillant l’utilisation domestique de cet insecti­cide.
«Réservé à l’agriculture, cet insecticide ne devrait pas être aspergé à l’intérieur des maisons, sous peine de provoquer des maladies graves», a averti le Dr Mbo­latiana Raivoarimanana, anesthésiste-réanimateur du service de Réanimation mé­dicale (Rea-Med) du Centre hospitalier universitaire Jo­seph Ravoahangy Andriana­valona (CHU-JRA).
«Le contact avec cet insecticide, l’inhalation ou l’ingestion par accident ou volontaire, peut provoquer la diarrhée, la suffocation, la perte de connaissance, voire la mort», a ajouté notre source. Le Nuvan est pourtant en vente libre au marché alors que sa mise en vente re­quiert une autorisation émanant du ministère de l’Agri­culture, selon les précisions. Et pire, ce produit est rangé avec les produits alimentaires dans les étalages des épiceries des quartiers, sans que les commerçants ni les clients ne prennent conscience des dangers auxquels ils sont exposés.

Quid des mesures de préventions?

Malgré ce danger, le Nuvan est toujours vendu librement alors que l’utilisation de cet insecticide est déjà interdite dans plusieurs pays. Depuis l’an dernier, l’élaboration d’une proposition de loi sur les pesticides en vue de réglementer la vente de ces produits sur le marché était en vue, mais la suite de cette initiative que le ministère de la Santé publi­que a prévu de prendre avec le ministère du Com­merce et celui de l’Environ­nement est toujours attendue.
En attendant, la vulgarisation des instructions sur l’usage de cet insecticide est nécessaire, car faute de con­naissance, les usagers l’utilisent de manière dangereuse. A part l’aspersion de Nuvan à l’intérieur des maisons pour tuer les cafards et les fourmis, d’autres personnes les utilisent pour enlever les poux et les lentes des cheveux des enfants…

Fahranarison