Blanchiment de capitaux: 3.340 milliards d’ariary de flux financiers détectés en 2023

L’année dernière, 3.340 milliards d’ariary de flux soupçonnés d’être liés à des opérations de blanchiment, ont été détectés à Madagascar, contre 2.090 milliards d’ariary en 2022, selon le Service de renseignement financier (Samifin). Ce montant correspond presque au budget annuel du ministère de l’Economie et des finances.

A en croire le Directeur général du Samifin, Mami­tiana Rajaonarison, les flux financiers via les Entreprises et professions non financières désignées (EPNFD), ne sont pas inclus dans cette somme, entre autres, les casinos, les bijouteries, les cabinets d’avocat, les notaires ou encore les agences immobilières.
D’après toujours le Sami­fin, cette somme de 3.340 milliards d’ariary, provient d’un seul casino parmi les EPNFD, à partir d’une fraude fiscale ou d’une remise libre. En un mot, il s’agit d’une société écran.
« C’est un moyen de faciliter le blanchiment et d’envoyer l’argent à l’étranger. Bien qu’ils se déclarent importateurs, ils ne font parvenir aucune marchandise et ne font même pas entrer des devises dans le pays », expli­que Mamitiana Rajaona­rison.

Bénéficiaires effectifs
Pour le DG du Samifin, si cette pratique existe, c’est avant tout à cause de la non-effectivité du registre central des entreprises dans le pays. Ce mécanisme oblige toutes les entreprises légalement constituées, à déclarer leurs bénéficiaires effectifs sans quoi leur propriétaire risque des sanctions pénales. Le fait que cette disposition ne soit pas effective, favorise la prolifération des sociétés écrans, créées dans but de dissimuler des transactions financières douteuses.
Malgré tout, le DG du Samifin reste optimiste. Selon ses dires, les efforts fournis dernièrement devraient permettre d’ici peu à la Grande île d’éviter la liste grise du Groupe d’action financière (Gafi). Parmi ces efforts, la reforme des lois sur le blanchiment des capitaux et la publication du décret d’application sur la lutte contre le financement du terrorisme et les armes de destruction massive.

Tsilaviny Randriamanga

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