Bon nombre de gens, notamment des partisans des deux camps, ont assisté à une audience publique inédite, en contentieux électoral, à la Haute cour constitutionnelle d’Ambohidahy hier, au cours de laquelle, les juges ont entendu les preuves de fraudes électorales massives dans le district de Faratsiho, présentées par la candidate de l’Irmar, Lalatiana Rakondrazafy, et les arguments de défense du candidat de Firaisankina, mis en cause, Nomenjanahary Andriamampionona Ramilison.
Après cette audience houleuse, tout le monde demande quelle sera la suite donnée par la HCC ? En tout cas, le jugement est mis en délibéré permettant aux juges constitutionnels d’étudier minutieusement les différents éléments présentés. Et le verdict sera rendu lors de la proclamation des résultats définitifs avant le 26 juin. A ce sujet, les deux candidats ont indiqué qu’ils vont respecter la décision finale de la Haute cour.
La Haute cour constitutionnelle (HCC) d’Ambohidahy a fait salle comble hier. Même à l’extérieur, il y avait foule. C’était une occasion pour Lalatiana Rakotondrazafy, auteure de 28 requêtes, de présenter une longue série de preuves de fraudes électorales commises par le candidat Nomenjanahary Andriamampionona Ramilison dit Mily.
La candidate de l’Irmar a évoqué les jugements déjà prononcés, notamment celle de 2019 qui avait condamné Nomenjanahary Ramilison pour fraudes électorales et celle de 2023 lors de la présidentielle où des résultats avaient été annulés dans quelques bureaux de vote pour non-respect de la loi électorale, par le candidat Siteny Randrianasoloniaiko.
Selon l’ancienne ministre, des irrégularités manifestes ont entaché le scrutin, telles que la manipulation des listes électorales, l’achat de voix, les agressions et l’utilisation de bulletins pré-cochés. Elle accuse le camp adverse d’avoir détenu les clés des bureaux de vote. Pour appuyer ses requêtes, la candidate Lalatiana Rakotondrazafy, a fourni des exploits d’huissier, des procès-verbaux de police, des vidéos, des enregistrements audio et des témoignages.
Dans sa requête, Lalatiana Rakotondrazafy demande l’annulation de l’élection, à titre subsidiaire, dans le district de Faratsiho. De plus, Ramilison a déjà un antécédent en matière de fraude électorale. “Il ne s’agit pas de sa première tentative”, a avancé l’avocat de Lalatiana.
De son côté, Nomenjanahary Andriamampionona Ramilison estime que cette bataille électorale n’est que la suite de celle de 2019, où il avait vaincu le candidat soutenu par le régime d’Andry Rajoelina.
Selon lui, le candidat pro-régime cherche aujourd’hui à prendre sa revanche après l’annulation de sa victoire en 2019. “On m’a traité de candidat pauvre, surnommé café et ‘mofogasy, mais on m’accuse d’avoir acheté les électeurs à 10.000 ariary chacun, c’est insensé”, a-t-il avancé.
Ramilison souligne que Lalatiana Rakotondrazafy ne l’a devancé que dans 3 des 9 communes du district de Faratsiho. Et elle demande l’annulation des résultats dans toutes les communes où son adversaire a gagné. Il accuse même sa rivale de s’être habillée “indignement” en short dans la commune de Vinaninony Atsimo, ce qui aurait indigné les villageois, majoritairement des fidèles fervents et ce qui a causé sa perte.
F.M
French