Une tradition républicaine. A nouvelle mandature, nouvelle législature et nouvel exécutif. En fait, l’usage veut que le Premier ministre, Christian Ntsay présente la démission de son gouvernement au chef de l’Etat, juste après la proclamation des résultats définitifs des élections législatives. C’est systématique et ce sera chose faite d’ici le 12 juillet, selon les informations véhiculées.
Et cette fois encore, au vu des résultats des législatives, la cohabitation n’aura pas sa place au sein du nouveau gouvernement, au détriment des opposants fragiles. Une telle configuration n’aura aucune chance réaliste de se produire. C’est inenvisageable même du fait que l’opposition a perdu son pari de rafler la majorité absolue au sein de l’Assemblée nationale. Les députés de Firasankina et du Collectif pour Madagascar, minoritaires, n’auront pas droit au chapitre. C’est dire que l’idée de faire pression sur le régime et de faire trembler le pouvoir en place, tombe à l’eau.
Sans conteste, faire main basse sur les législatives permettrait à l’opposition de donner du fil à retordre à ce régime et d’avoir la corde au cou sur l’Exécutif, au cours des cinq prochaines années. Mais ils ont les yeux plus gros que le ventre face à l’Irmar inébranlable et plus que jamais uni et solidaire. A vrai dire, depuis le début de 2019, le parti au pouvoir n’a jamais affiché son intention de partager le pouvoir avec l’opposition. Et les résultats des législatives lui offrent en quelque sorte carte blanche, pour former un nouveau gouvernement sans l’opposition.
Sous cet angle, disposant d’une majorité écrasante à Tsimbazaza, Andry Rajoelina a toute la latitude pour plancher sur le nouveau casting gouvernemental. Sans contrainte ni pression de la part des députés opposants, le chef de l’Etat devrait sans difficulté composer la nouvelle équipe gouvernementale en ne consultant uniquement que son parti. Reste à savoir quels ministres vont rester et partir ?
Rakoto