L’Université de Toliara a accueilli, le 22 août, une conférence sur la gouvernance du secteur minier à Madagascar, avec la participation du secrétaire exécutif de la Chambre des Mines de Madagascar, Carl Andriamparany. L’événement visait à sensibiliser les étudiants aux enjeux stratégiques liés aux exploitations minières ainsi que les impacts positifs potentiels pour le pays.
Madagascar, riche en ressources minières, fait face à deux choix majeurs : laisser ces richesses inexploitées, risquant ainsi de compromettre la confiance des investisseurs, ou transformer le secteur minier en un moteur de développement économique. Le décret d’application du code minier, publié l’année dernière, semble indiquer que le pays a opté pour la deuxième voie. Ce décret, très attendu par les opérateurs, réactive l’octroi de permis miniers, ce qui pourrait relancer l’intérêt des investisseurs internationaux.
Les ressources minières de Madagascar, telles que le graphite, le nickel et le cobalt, sont essentielles pour la transition énergétique mondiale. En 2022, les achats locaux d’Ambatovy, l’une des grandes mines du pays, ont atteint 340 millions de dollars, contribuant significativement au PIB et démontrant l’impact économique des grandes exploitations.
Ces dernières génèrent non seulement des recettes fiscales et des devises, mais elles participent également à l’économie locale par le biais de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Le nouveau code minier renforce cette obligation, exigeant des compagnies minières à s’engager dans des projets communautaires et environnementaux en collaboration avec les autorités locales et les populations.
Réfléchir aux défis
et opportunités
Lors de la conférence, Sitraka Nambininarivo, étudiante de l’Université de Toliara, roule en faveur de l’exploitation légale des ressources minières pour le développement national. Selon elle, « L’exportation des ressources minières a un impact positif sur la population si elle est légalement opérée. Si Madagascar avance dans ce sens, nous pouvons aller loin ».
Carl Andriamparany a également abordé le sujet concernant le projet Base Toliara, l’un des projets miniers qui pourraient voir le jour prochainement. « Avec les nouvelles dispositions minières adoptées, on espère que l’Etat saura trouver des solutions pour sa reprise »,
a-t-il soulevé. Le Pr Théodore Razakamanana, modérateur de la conférence et également directeur de l’école doctorale GPCEHP de l’Université de Toliara, s’est dit satisfait de la journée. Le partage d’expériences avec Carl Andriamparany, qui est aussi un ancien de cette université, a permis à l’assistance de mieux comprendre les enjeux du secteur minier à Madagascar.
Pour les étudiants présents, la conférence a été l’occasion de développer une meilleure compréhension des enjeux du secteur minier et de son potentiel pour l’avenir de Madagascar. Comme l’a noté Jean Louis Hajarisoa, un autre étudiant, « Les jeunes devraient avancer plus dans leurs études pour avoir les qualifications requises dans ces projets ». Soit, la conférence aura permis aux participants de réfléchir aux défis et opportunités que représente le secteur minier pour Madagascar.
Arh.