Comme un jeu d’enfant

On l’avait plus ou moins prévu, parce ce que finalement çà n’avait pas de sens et ne rimait à rien. Ainsi la motion de censure qui était en cours et brandie à l’encontre du gou­vernement est tombée dans l’eau. Les députés se seraient rétractés au dernier moment. Pour quelles raisons exactement ? Nul ne le sait. Toujours est-il que les faits sont là : Le gouvernement peut vaquer à ses occupations en toute quiétude après ce pétard mouillé.
Beaucoup de choses peuvent expliquer cet­te rétraction. Toujours est-il que les vices de procédures avancées par la Présidente de l’Assemblée nationale pour expliquer la fin de non-recevoir de la mo­tion de censure ne sont en fait que des justifications fallacieuses. Il est difficile de croire que les députés qui ont eu l’initiative de cette motion de censure n’étaient pas au courant de toutes les procédures et règles requises pour que cette motion soit valable. C’est élémentaire !
A moins que ce ne fut un simple avertissement lancé à l’endroit de l’exécutif pour que ce dernier prenne en compte les exigences des députés. En effet, on croit savoir que les députés sont arrivés en masse à Tsim­bazaza après un taux d’absentéisme record les jours d’avant. Ils seraient venus exiger leurs avantages. Ceci expliquant cela. Ces élus deviennent de plus en plus exigeants. Ils revendiqueraient le paiement de leur 13e mois, et cela en pleine période où l’Etat éprouve des difficultés pour faire face aux différents paiements. Tous les ministères et autres institutions se trouvent actuellement en fin de budget.
Quand il s’agit de leurs avantages, les élus de la Chambre basse n’accordent aucune con­­cession à qui ce soit.
Et comme l’appétit vient en mangeant, les députés deviennent de plus en plus gourmands. Et cette boulimie les amène à demander des avantages qui dépassent tout en­tendement. On se souvient de leur velléité de bénéficier d’une pension de ret­raite comme les emp­loyés du secteur privé et les fonctionnaires de la fonction publi­que.
Dans tous les cas, les députés font preuve de manque de sérieux. Certes, la motion de censure est une arme efficace à l’avantage des dé­putés face au gouvernement. Mais il ne faut pas l’utiliser pour n’importe quoi. Avant d’engager une action quelle qu’elle soit, il fallait préalablement évaluer tous les tenants et aboutissants d’un tel acte et non pas se rétracter en cours de route. Quoi qu’il en soit, il va sans dire que l’estime de l’opinion publi­que à l’égard de nos députés va encore diminuer, du moins pour le peu qui en reste encore. Ils agissent com­me si c’était un simple jeu d’en­fant.

Aimé Andrianina