Cet éternel insatisfait

Avec la pluie qui tombe sur la capitale, le plus à craindre est que le ciel nous tombe sur la tête comme dirait
ce célèbre gaulois des bandes dessinées. La capitale ressemble à Venise (Italie) en devenant une ville lacustre, le temps que les eaux ne se dégagent finalement. Il ne manquait plus que les gondoles.
Pour la population tananarivienne, la pé­riode de pluie correspond au parcours du combattant, aussi bien au sens propre qu’au sens figuré. Avec les eaux qui arrivent jusqu’au bas du dos dans certains endroits, elle est obligée de se débrouiller avec les moyens du bord pour se déplacer (charrettes,…).
D’autant plus que lorsqu’il pleut, on re­marque toujours que beaucoup de moyens de transport en commun s’arrêtent de travailler. Pourquoi ? Par crainte de tomber en panne au milieu des eaux ? Pour­tant, qu’on le veuille ou non, il faut rentrer au bercail. Ne dit-on pas :
« Home, sweet home »
Par contre, diluvienne ou non, à quelque chose, malheur est bon. Cette pluie ne fait pas que des mécontents. Tout d’abord, la Jirama doit s’en réjouir car on croit bien que le barrage d’Andekaleka a été suffisamment approvisionné en eau pour que la centrale puisse fonctionner à plein régime.
C’est l’inconvénient majeur des centrales hydroélectriques. Il faut beaucoup d’eau pour qu’on puisse les exploiter au maximum. Donc, il y a une forte dépendance vis-à-vis de la
pluviométrie. Et chaque année, on ne sait pas à l’avance si on aura assez d’eau ou non. Et l’étiage a toujours bon dos.
Logiquement, cela atténuera, un tant soit peu les délestages pour la grande satisfaction des usagers de la société nationale d’eau et d’électricité. Effectivement, par la même occasion, l’approvisionnement en eau de la capitale posera moins de problèmes avec la reconstitution de la réserve de Mandro­seza.
Mais les plus satisfaits sont certainement les agriculteurs. Avec la très forte chaleur de ces derniers jours, ils ont craint pour leurs cultures. Et on est justement en pleine période de culture. Et par manque d’eau, les agriculteurs se désespéraient pour la production qui était plus ou moins compromise.
Mais la nature fait toujours bien les choses. C’est au moment où on s’y attendait le moins que l’inattendu arrive.
Et les agriculteurs ont repris de plus belle leurs activités, louant le ciel pour sa bonté tout en priant tout de même qu’il n’y ait pas trop d’eau.
Effectivement, si l’eau est vitale aussi bien pour les hommes que pour les plantes, en avoir trop serait néfaste. L’exemple du déluge en est la parfaite illustration. On veut bien qu’il y en ait, mais pas trop. C’est la nature de l’homme, cet éternel insatisfait

Aimé Andrianina

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