Ouvrir Base Toliara devient le leitmotiv de la majorité de la population dans la région Atsimo Andrefana, depuis la suspension du projet en 2019. A l’unisson, les communautés interpellent le président de la République.
Base Toliara est en stand-by, à partir du décembre 2019. Depuis, la population ressent beaucoup de frustration en s’interrogeant sur son avenir si Base Toliara n’a jamais rencontré autant d’obstacles. Emplois, infrastructures, formation, redevances, ristournes, nouveaux marchés pour les entreprises locales, les enjeux économiques sont colossaux.
Depuis cette époque, les revendications se suivent et se ressemblent, pour la relance des activités de la compagnie minière. Mais les détracteurs ne sont pas non plus restés les bras croisés. Cependant, l’appel à la réouverture de Base Toilara s’intensifie jusqu’au point d’interpeller les plus hautes instances du pays, en l’occurrence le président de la République.
Tsihanisia, Andoharano, Beravy, Tsiafanoky… ils sont nombreux aujourd’hui à réclamer la réouverture de cette compagnie minière. Et leur nombre va encore augmenter compte tenu de la précarité de la situation économique et sociale de la région Atsimo Andrefana.
Dans la Commune rurale de Tsianisiha, ce n’est pas la première fois que la population interpelle l’Etat en faveur de Base Toliara, dans l’intérêt de la population. Les revendicateurs ont rejoint Doody Jummerman Rakotomavo, maire de la Commune rurale de Tsianisiha, une des communes d’implantation de Base Toliara, pour exprimer leurs attentes.
Ils savent que le chef de l’Etat est le seul habilité à décider de leur sort. Ils restent optimistes et croient en la légitimité de leur demande car pour eux, ils ont aussi le droit de mener une vie décente, tout comme leurs pairs dans les autres régions de Madagascar.
Arh.
Ils ont dit
Doody Jummerman Rakotomavo, maire de la Commune rurale de Tsianisiha
« Nous, population de la Commune de Tsianisiha, demandons au président de la République d’ouvrir Base Toliara. Ce projet pourra donner des emplois aux jeunes. D’ailleurs, il a formé des gens à cultiver des légumes afin d’approvisionner la compagnie et répondre aux autres besoins. Les opposants ne sont pas issus des localités concernées par Base Toliara. Ils viennent d’autres fokontany, voire d’autres districts».
Estance, représentante des femmes d’Andoharano I
« Nous demandons au chef de l’Etat d’ouvrir Base Toliara. Si ce projet devient opérationnel, nous pourrons mener une vie normale. On peut exercer des métiers comme agriculteurs. En même temps, je tiens à préciser que personne ici n’est malade à cause de cette compagnie. D’ailleurs, tomber malade est normal pour un humain ».
Jean Victor, habitant de Beravy Atsimo
« Des gens disent que Base Toliara peut être à l’origine de l’infertilité, des malformations voire la mort. Aucun de nos enfants ne présente des malformations congénitales ».
Andriamivahatsiarivo Franck, un notable
de Tsianisiha
« Des allochtones affirment que ce projet rend malade et est la cause des malformations. Ces malformations sont d’origine naturelle et n’ont rien à voir avec le projet Base Toliara. Avant même l’implantation de ce projet, ces malformations ont déjà existé ici ».
Tovonay Niriko François, habitant de Tsianisiha II :
« La région Atsimo Andrefana est en grande difficulté. Il n’y a aucune entreprise pour les femmes et les jeunes. A Toliara, il n’y aura pas de développement sans Base Toliara car ce projet peut financer l’économie régionale. Notre château d’eau ne fonctionne pas, alors que nous avons besoin d’eau potable. Nous demandons l’ouverture de cette compagnie minière parce que c’est notre seul espoir ».
Victorine Pelagie, représentante des femmes de Tsiafanoky :
« Les femmes demandent l’ouverture de Base Toliara pour s’épanouir. Nous sollicitons à ce que nos enfants y travaillent parce qu’il n’y a pas d’entreprise ni emploi ici».