Lors de son intervention dans l’émission « Tsy ho tompon-trano mihono », la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Mesupres), le professeur Elia Béatrice Assoumacou, a évoqué un vice de procédure pour contester la décision de fermeture de l’Ecole supérieure polytechnique de Vontovorona, prise par le président de l’Université d’Antananarivo, le professeur Mamy Raoul Ravelomanana.
Divergence manifeste de points de vue entre les hauts responsables de l’enseignement supérieur sur la fermeture de l’Ecole polytechnique de Vontovorona, en proie aux grèves à répétition au cours d’une année universitaire. Maintenant, le président de l’Université d’Antananarivo qui apparemment, a pris cette décision extrême de façon unilatérale, est sur la sellette. Il est désavoué par la ministre même de l’Enseignement supérieur qui regrette de n’avoir pas été consultée et a dû rectifier les choses.
D’après le professeur Elia Béatrice Assoumacou, la décision de suspendre les cours et fermer le campus universitaire, ne relève pas de la compétence exclusive du président de l’université, conformément aux articles n° 30 et 33 du décret 2002-565 définissant les attributions du président d’une université et de son conseil des établissements ou conseil scientifique.
Or, non seulement les membres du conseil des établissements de l’Espa n’a été mis au courant de cette décision, mais leur avis n’a pas été non plus consultés.
Et, la ministre de souligner que son département, en tant que représentant du gouvernement, n’a jamais donné l’ordre de fermer l’Espa, mais par contre a recommandé aux responsables de trouver une solution pour que le calme revienne au campus.
Hier même, dans un communiqué, le ministère de l’Enseignement supérieur a déclaré que « l’ordre public ayant été rétabli, l’accès à l’Ecole supérieure polytechnique d’Antananarivo, est ouvert au public. Après consultation des responsables concernés, les activités normales pourront reprendre selon les planning établis ».
Respecter le calendrier
La ministre a souligné que les calendriers de paiement sont déjà sortis. De rappeler également que les étudiants doivent se soumettre aux procédures qui s’avèrent longues parfois, à l’exemple de la vérification et la validation par la commission des bourses de la liste des bénéficiaires, avant de passer à la digitalisation qui sera ensuite validée par les universités, le Mesupres, le ministère du Développement numérique (MNDPT) et de l’Unité de gouvernance digitale (Edutic). Une fois le montant global déduit, on procède à la demande d’engagement financier, à partir d’une liste unique.
Le professeur Elia Béatrice Assoumacou a aussi rappelé que le remplacement du transformateur du campus et la réfection du bloc 15, sont des résolutions prises en conseil des ministres le 23 février et qu’on attend les résultats des appels d’offres lancés à ce sujet.
Quatre étudiants traduits en Codis
Selon une note du président de l’Université d’Antananarivo, en date du 9 mars, 4 étudiants seront traduits en Conseil de discipline (Codis) ce 20 mars. Ils devraient évacuer le campus séance tenante et seraient ensuite interdits d’accès à tous les sites de l’Espa.
Selon toujours cette note, ces étudiants sont soupçonnés de mener des manifestations sans autorisation préalable ainsi que de proférer des insultes à l’endroit du président de la République malagasy. A ce sujet, le professeur Elia Béatrice Assoumacou a indiqué que le Mesupres n’intervient pas dans les Codis des universités. De leur côté, les associations estudiantines de l’Université d’Antananarivo haussent le ton et condamnent fermement cette fermeture, mettant en danger l’enseignement supérieur public.
Sera R.