Juin, mois charnière. Sans doute est-ce encore tôt pour pérorer ou préjuger de ce qui se passera à ce moment-là, mais les statistiques de contaminations hebdomadaires au Covid laissent pensives. Et pour cause, cela fait au moins deux semaines que les chiffres repartent en hausse. Une hausse pas vraiment inquiétante en soi pour l’instant mais pour peu que l’on ait retenu quelque chose des deux précédentes années, on devrait facilement se souvenir que tout avait commencé de cette manière. Un, deux, puis quelques dizaines de cas… Et c’est l’escalade.
Rien ne prouve de manière irréfutable que les vagues ont quoi que ce soit à voir avec l’hiver et le froid mais force est de rappeler qu’en 2020, la courbe continuellement ascendante des nouveaux cas de juin a fait que la capitale avait replongé en confinement total dès le mois suivant. L’année dernière, les statistiques de contaminations continuaient de tourner régulièrement à environ une cinquantaine de nouveaux cas journaliers en moyenne. On avait assisté à un retour à une vie presque normale, si ce n’était l’annonce du maintien de l’état d’urgence sanitaire. Et si la consigne du port de masques semblait relativement respectée, celle du respect de la distanciation sociale l’était moins. A l’heure actuelle, rien de tout cela. On attendra que passent la fête des mères, le long week-end de la Pentecôte ainsi que la Fête nationale et leur lot d’événements. Et ce sera bien assez tôt l’heure du bilan.
Le Covid ne tient certainement plus le haut du pavé parmi les sujets d’actualité. Mais ce n’est pas parce que l’on ne veut plus en entendre parler qu’il ne risque pas de refaire parler de lui.
Aux « aboy »…
On n’en est pas encore là, loin s’en faut. Mais, sans jouer les mauvais augures et les mêmes causes produisant presque toujours les mêmes effets, les comportements d’aujourd’hui détermineront la conjoncture sanitaire qui prévaudra dans quelques semaines. Pour parler de conjoncture, tous les esprits semblent maintenant focalisés sur la relance économique. A preuve, le secteur touristique à commencé quelque peu à revivre grâce à la réouverture totale des frontières et la reprise d’un certain nombre de liaisons aériennes. Les opérateurs du secteur souhaitent d’ailleurs un assouplissement total du dispositif sanitaire établi, en l’occurrence avec la suppression des tests obligatoires au départ
et à l’arrivée dans l’un des aéroports du pays, sachant que les visiteurs seraient déjà tous vaccinés. Quand 73,5 kilos d’or ont tout bonnement pu quitter le territoire malgache pour n’être interceptés que dans la capitale sud-africaine, est-on absolument certain qu’aucun cas positif ne réussira pas à passer entre les mailles du filet ?
D’une manière générale, il y a deux ans, le monde de la culture avait quelque peu sonné la révolte face à l’épidémie persistante avec la reprise des concerts, spectacles et autres événements en présentiel mais dans le respect de la jauge autorisée. Cette fois, la levée totale des restrictions en matière de rassemblement public, la fin des jauges et le retour des évènements culturels ont sonné définitivement le glas des mesures sanitaires. Petit intermède… musical d’ailleurs, il apparaît somme toute assez coquet que dans un pays faisant soi-disant partie des plus pauvres du monde, dont la population aurait un pouvoir d’achat en dessous de tout, que l’on dit aux abois… pratiquement tous les spectacles affichent complet. Même ceux dont les tickets d’entrée coûtent un bras, à l’image du concert d’un artiste étranger inconnu des gens d’un certain âge…
Bref, rien n’est certain, si ce n’est que ce virus survit et se multiplie grâce à l’inattention et au relâchement. Les décisions et attitudes des uns et des autres seront une fois de plus déterminantes tout au long de
ce mois si l’on ne veut pas s’enfoncer dans une nouvelle flambée épidémique qui serait synonyme d’une autre vague.
N.R.