Les membres du gouvernement ont annoncé leur intention de ne pas assister au face-à-face avec les députés, prévu demain à Tsimbazaza, comme il fallait s’y attendre. A la place, ils proposent des échanges questions–réponses par voie de courrier.
C’est confirmé, le gouvernement Christian Ntsay ne viendra pas au rendez-vous. Dans une lettre envoyée au SG de l’Assemblée nationale hier, le gouvernement a demandé à ce que le face-à-face prévu demain avec les députés, prenne la forme d’échanges de lettres. Concrètement, les députés devront envoyer leurs questions par courrier aux membres du gouvernement concernés. A leur tour, ces derniers répondront de la même manière.
Sans surprise, les députés ont refusé cette proposition. Visiblement, ils attendent de pied ferme le gouvernement à l’Assemblée nationale. Il est clair pour eux que cette rencontre importante devra obligatoirement se tenir dans l’hémicycle. Pour dire que les députes confirment leur présence à Tsimbazaza ce vendredi, malgré le faux bond du gouvernement.
Depuis que le président de l’Assemblée nationale, Christine Razanamahasoa, a soutenu les revendications du collectif des candidats, le courant ne passe plus entre certains députés et le gouvernement. Cette prise de position controversée à l’origine de vives tensions politiques au sein des membres de l’IRD, lui a même valu d’être banni du parti. Et ce face-à-face ne pourra qu’envenimer la situation.
Dissolution de l’Assemblée nationale ?
Certains observateurs ont même avancé que cette divergence pourrait aboutir à la dissolution de l’Assemblée nationale. Des rumeurs continuent de circuler à ce sujet. Apparemment, le climat actuel au sein de la Chambre basse, n’est pas propice à l’apaisement, surtout après la tenue de l’élection présidentielle.
Conformément aux textes en vigueur, le président élu, Andry Rajoelina pourra dissoudre l’Assemblée nationale en formulant un recours, auprès de la Haute cour constitutionnelle (HCC). Avant cela, il devra consulter le Premier ministre ainsi que les deux présidents du Parlement. Mais le chef de l’Etat n’est pas obligé de tenir compte de leur avis.
Si la HCC donne son accord, des élections devraient aussitôt se tenir 60 jours après la dissolution. Si les rumeurs s’avèrent fondées, l’Assemblée nationale serait dissoute d’ici la fin de l’année, c’est-à-dire que les élections législatives devraient se tenir au mois de mars. Néanmoins, des élections en pleine saison cyclonique ne seraient pas recommandées, de ce fait, elles pourraient être reportées à mai 2024.
Vice-présidence Tanà
En attendant, l’ordre du jour se poursuit et les députés procéderont à l’élection du nouveau vice-président de la province d’Antananarivo ce jour, faisant suite au décès du précédent, Honoré Rasolonjatovo dit Papasolo. L’élu de Tanà V, Naivo Raholdina, est pressenti pour succéder à l’ancien VP Tanà.
T.N