Dans le cadre de la constitution du futur gouvernement, il est annoncé que : « Les ministres signeront un engagement solennel indiquant qu’ils vont démissionner de leur fonction et accepteront d’être limogés au cas où ils ont failli à leur mission ».
Qu’on le veuille ou non, cette annonce interpelle à plus d’un titre dans la mesure où l’on a toujours considéré, qu’il est tout à fait normal qu’un haut responsable démissionne lorsqu’il est constaté qu’il a failli à sa mission, quel que soit le secteur, public ou privé.
Cette démission devient encore plus une obligation lorsqu’un haut responsable est impliqué dans des affaires plus ou moins douteuses. Le moins qu’on puisse dire dans de tels cas, si l’intéressé ne démissionne pas, tout au moins, il peut être « démissionné ».
D’autres mots peuvent être utilisés : « licencié, « remercié », « limogé » … Mais toujours est-il que la fin est toujours la même : L’intéressé n’occupe plus son poste, volontairement ou non. Et d’autres sanctions peuvent suivre la démission, des sanctions qui dépendent de la gravité et de la nature de la défaillance.
Quoi qu’on pense, on ne peut pas manquer de s’étonner sur une éventuelle possibilité de refuser de démissionner. Ailleurs, la démission est, pour un haut responsable, la suite logique de toute contre-performance constatée ou encore d’une implication dans une affaire susceptible de ternir
l’image de l’entité qu’il représente.
Un homme d’Etat – et le ministre en est un -, doit savoir assumer ses responsabilités. Il doit savoir que ses « errements » ne mettent pas seulement en cause sa personne, mais toute l’institution dont il fait partie et qu’il représente.
Mais à Madagascar, tout ne se fait pas toujours comme partout ailleurs. Et le mot « démission » semble ne pas exister dans le vocabulaire des hauts responsables. Dans ces conditions, le fait de prêter serment serait-il suffisant ? On peut en douter car ce n’est pas suffisamment dissuasif.
Il va sans dire que de nombreuses qualités sont exigées à tous ceux qui vont intégrer ce
nouveau gouvernement. L’intégrité est l’une des qualités majeures cherchées aux futurs ministres. D’aucuns ignorent que pour une raison ou une autre, il existe de nombreuses tentations quand on occupe un poste de cette importance.
Et il est bien difficile de résister à toutes ces tentations. On ne sait pas le nombre de postulants au sein du prochain gouvernement. Mais on peut croire que le service chargé de trier les dossiers des postulants saura bien faire la part des choses. La seule chose dont on peut être certain est qu’il sera difficile de trouver l’oiseau rare.
Aimé Andrianina