Garder la foi

Apparemment, la nouvelle année ne com­mence pas sous les meilleurs auspices. En effet, on susurre que les prix à la pompe vont enregistrer une hausse. Certes, il y a déjà un bout de temps que ces prix n’ont pas changé. Mais tout de même, on peut considérer que ce n’est pas le moment idéal pour que cela se fasse. Une hausse des prix en dé­but d’année va saper à la base toutes les bonnes volontés. Toutes les velléités d’épargne, les résolutions d’investissement… vont être remises en question.

La raison est que toute hausse des prix
à la pompe s’accom­pagnera ipso facto de la hausse des frais de transport. Aujourd’hui, il est déjà question d’augmenter les frais de transport urbain, même sans hausse des prix à
la pompe. Dans ces conditions, une telle hausse fournira un motif va­lable aux transporteurs pour faire monter leurs prix. Quoi qu’il en soit, la hausse des prix des pièces détachées et autres accessoires des véhicules de transport est déjà une justification à laquelle s’accroche les transporteurs.

Pour conforter leur desiderata, ils avancent que l’état actuel des routes fait qu’ils sont obligés de procéder à des changements plus fréquents des pièces détachées. Ce qui pourrait bien être vrai. Mais il reste à savoir si c’est vraiment le cas ou bien se contentent-ils tout simplement de quelques bricolages qui permettraient à leurs moyens de transport de rouler tant bien que mal. Ceci expliquerait en partie les nombreux accidents qui surviennent sur les routes nationales. Un con­trôle mécanique inopiné sera toujours le bien­venu.

Or, en cette période de pluie, il est crucial que l’état de tous les moyens de transport soit maintenu en bonne con­dition. C’est une question de vie ou de mort. Bien souvent, ce n’est qu’a posteriori que l’on constate que l’accident a été causé par une dé­faillance mécanique. De plus, avec l’insécurité qui règne, il est fortement déconseillé d’avoir des pannes en pleine brousse. D’autant plus qu’on ne dispose pas d’aucune autre alter­native de transport. Le transport aérien n’est pas offert à tout le mon­de et le transport fer­roviaire ré­side dans un état em­bryonnaire. Quant au transport ma­ritime et fluvial, mieux vaut ne pas en parler.

Si toute cette série de hausses se réalisait, ce seront ceux qui se trouvent au bout de la chaîne, à savoir les usagers et les consommateurs, qui en auront le plus à souffrir. Elle se répercutera forcément sur les frais de transport des marchandises et donc sur les prix des produits sur le marché. Alors, bonjour l’inflation. Il faut espérer que toutes ces hausses ne se fassent pas. Et pour cela, il faut toujours garder la foi !

Aimé Andrianina

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