Promesse tenue. Une bonne nouvelle pour certains, loin de là pour les autres. Après l’Assemblée nationale, c’est au tour du Sénat de se pencher sur le projet de loi relatif à la modification de certains articles du code pénal sur l’aggravation de la peine pour les violeurs. Lors de ses vœux à la nation le 31 décembre, le président de la République avait en effet annoncé un renforcement des mesures allant dans ce sens. C’est donc presque chose faite maintenant.
Il est dommage que des enfants qui ont encore toute la vie devant eux puissent être pénalisés par des irresponsables. Il faut savoir que le viol est un choix conscient de
la part d’une personne afin d’imposer sa domination à l’autre et, par la suite, de la contraindre à faire des actes ignobles. Une recherche menée par Amnesty International indique qu’il ne s’agit pas non plus d’une pulsion sexuelle soudaine, mais d’une décision réfléchie d’agresser gravement une autre personne. L’excuse habituelle se trouve d’ailleurs dans l’alcool. Pour autant, ce n’est pas non plus parce qu’« il ou elle avait bu » que cela est excusable. Au contraire, la consommation d’alcool devrait être une circonstance aggravante pour l’agresseur au niveau de la loi.
Sans oublier que les conséquences sur les victimes sont aussi bien physiques que psychologiques sur le court et le long terme. Et c’est encore plus grave dans un pays où les professionnels spécialisés qui peuvent accompagner les victimes sont rares, ou tout simplement inexistants, notamment dans les régions les plus reculées. Dans ces contrées, il est courant que les familles règlent ce fléau à travers les
« raharaham-pihavanana » ou littéralement affaire de famille alors que, pour les victimes, les conséquences restent encore vivaces. Il est également dommage de constater que, dans certains cas, le viol résulte de l’excès de confiance de certains parents à quelques proches à qui ils ont confié leur progéniture.
Quoi qu’il en soit, à l’allure où le projet de texte passe au niveau des deux Chambres du Parlement, les promesses présidentielles sont donc en train de se concrétiser. Il était, entre autres, question de castration pour que les violeurs ne puissent plus, à l’avenir, passer
à l’acte. Bien évidemment, le texte fera débat, notamment auprès des médecins mais il y a désormais une balise au niveau des textes réglementaires. Une partie de la société civile avait maintes fois incité l’Etat à faire face à ce fléau et c’est maintenant chose faite. Après l’Assemblée nationale et le Sénat, les juges d’Ambohidahy vont constater la constitutionnalité des mesures à adopter. Il appartient ensuite aux responsables au niveau de la Justice de les traduire en action. Gare donc aux « candidats » à la castration.
Rakoto