Education : Amélioration en matière de transparence, efforts en termes d’infrastructure

Le secteur de l’éducation à Madagascar a connu une légère amélioration au cours des cinq dernières années, selon le programme SCORE (Suivi-Citoyen par les OSC de la Transparence et la Redevabilité dans l’Éducation). Ce programme, piloté par des organisations de la société civile, souligne des avancées en matière de transparence et de redevabilité. Cependant, il recommande de poursuivre les efforts pour améliorer les infrastructures, les moyens et supports scolaires, ainsi que pour renforcer le respect de l’éthique professionnelle des enseignants.

A en croire les résultats des études d’observation menés par le projet SCORE, les défis concernant les enseignants et les infrastructures persistent. Environ 57,37% des enseignants sont des fonctionnaires, tandis que plus de 35% sont rémunérés directement par les parents, ce qui représente une charge financière importante pour les familles défavorisées. Le système éducatif fait également face à une baisse progressive des effectifs au primaire, avec une perte cumulative de 65% des élèves entre la classe de T1 et celle de T5, tandis que la déperdition atteint environ 36% au niveau des Collèges d’Enseignement Général (CEG). Par ailleurs, la surcharge des classes constitue un problème majeur, notamment dans la région d’Androy où certaines salles accueillent jusqu’à 92 élèves, une situation qui dépasse largement les normes définies par le Ministère de l’Éducation Nationale (MEN) et aggrave les difficultés d’apprentissage, souligne le programme SCORE.

En ce qui concerne la performance et la qualité de l’enseignement, les taux moyens de passage au niveau supérieur restent préoccupants. Dans les écoles primaires, seulement 67% des élèves accèdent à la classe supérieure, tandis qu’au niveau secondaire, ce taux atteint 72,31%, restant en deçà du seuil acceptable fixé à 75%. Ces résultats révèlent également d’importantes disparités régionales, soulignant la nécessité de renforcer les efforts pour améliorer la qualité de l’éducation à travers tout le pays.

En matière d’inclusion et de genre, 70,71% des FEFFI (Farimbon’Ezaka ho Fampandrosoana ny Fanabeazana eny Ifotony) ont mis en place des mesures importantes, notamment pour faciliter la réinsertion scolaire des filles et des garçons vulnérables. De plus, 88,89% de ces associations ont entrepris des initiatives visant à intégrer les enfants handicapés dans le système éducatif. Toutefois, des efforts supplémentaires restent nécessaires afin de garantir un accès équitable à l’éducation pour tous les enfants.

Par contre, des améliorations ont été constatées en matière de transparence et de gestion des ressources. En effet, 98% des FEFFI (Farimbon’Ezaka ho Fampandrosoana ny Fanabeazana eny Ifotony) sont classées dans la catégorie “élevée”, signifiant que leurs bureaux permanents rendent accessibles aux membres les informations relatives à l’exécution des dépenses et aux décisions prises. De plus, 97% des FEFFI ont enregistré des progrès notables en intégrant activement la communauté éducative dans les dialogues sur la gouvernance interne.
Les résultats révèlent également des anomalies dans les procédures d’octroi de la caisse-école au cours des cinq dernières années, avec des retards allant de 3 à 12 mois après la rentrée scolaire. Cette situation impacte négativement la satisfaction des besoins des élèves en intrants scolaires, tels que les supports pédagogiques et les fournitures, tout en alourdissant les charges des parents. Elle accroît également les risques de corruption et de détournement des fonds destinés à l’éducation. Bien que les critères d’attribution de la caisse-école reposent sur les besoins essentiels de l’établissement, la proportionnalité, l’équité et les performances aux examens scolaires, les observations montrent que la subvention de l’État, censée garantir le fonctionnement de l’éducation fondamentale, reste insuffisante pour couvrir les besoins prioritaires des écoles publiques.

Le projet SCORE II est mis en œuvre par les organisations de la société civile MSIS-Tatao, ONG Ravintsara, MonEPT et DRV, en collaboration avec le Ministère de l’Éducation Nationale, et a pour objectif principal d’améliorer la gestion des services d’éducation fondamentale dans les écoles publiques. Ils ont publié les résultats d’observation menée entre juillet et décembre 2024 dans les sept régions d’intervention du projet (Analamanga, Anosy, Androy, Atsimo Andrefana, Vatovavy, Fitovinany et Menabe), le jeudi 30 janvier durant une conférence de presse. Cette observation a couvert 494 écoles publiques réparties dans 17 districts et 99 com- munes.

Nambinina Jaozara

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