Rien que ce mois-ci, deux personnes au moins ont subi des agressions à l’arme blanche à Toamasina, l’une à Morarano, dans la matinée du 1er mars, a reçu cinq coups de couteau et perdu un doigt, tandis que l’autre est morte poignardée avant-hier soir à Ambolomadinika. Face à cela, l’Organe mixte de conception (OMC) a tenu une réunion d’urgence, hier, au terme de laquelle il a pris plusieurs décisions, tout en appelant à la collaboration de tous pour mettre un terme à l’insécurité qui écume la ville portuaire ces derniers temps.
Le terme « Mandry an-driran’antsy » qui signifie avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête, prend tout son sens dans la ville du Grand Port. Alors que les attaques à main armée ont connu un certain répit après la série d’interventions musclées des Forces de défense et de sécurité (FDS), celles au couteau ont pris le relais. Avant-hier vers 21h, un homme âgé de 23 ans a perdu la vie à Ambolomadinika non loin de sa maison, après avoir reçu plusieurs coups de couteau dont l’un à sa poitrine gauche.
L’action s’est produite en une fraction de seconde d’après les images enregistrées par une caméra de surveillance non loin des lieux du crime. Deux hommes agissant à visage découvert ont pris au dépourvu le jeune homme qui allait rentrer chez lui. Le concerné a essayé de se défaire de l’emprise du duo, mais ce dernier n’a pas hésité à lui asséner des coups de couteau. Deux tricycles sont passés mais ne se sont pas arrêtés, alors même que cela aurait pu intimider les malfaiteurs et partant, de permettre à la victime de s’enfuir. N’empêche que les agresseurs s’en sont méfiés et ont quitté l’endroit en emportant avec eux le téléphone portable et le porte-monnaie de la victime, contenant une modique somme selon sa famille.
Deux cas d’agression au couteau en trois jours
La famille du vingtenaire l’a évacué d’urgence à l’hôpital Bethany Mangarano, mais ce dernier a déjà rendu l’âme en cours de route. Selon le médecin, la blessure pénétrante profonde qu’il a reçue à la poitrine gauche, a causé sa mort. De son côté, la police a immédiatement investi et ratissé la zone, mais les deux hommes n’ont laissé aucune trace.
Quoi qu’il en soit, une vingtaine de personnes se trouvant aux environs de l’endroit où l’attaque s’est produite ont fait l’objet d’un examen de situation la nuit-même des faits. Les bruits ont couru hier soir, selon lesquels l’un des suspects se serait rendu de son plein gré aux forces de l’ordre, mais ces dernières n’ont ni confirmé ni infirmé ces allégations.
Cet événement d’avant-hier soir est survenu quelques jours après celui de samedi matin à Morarano où un adolescent de 16 ans a perdu un doigt lors d’une attaque similaire. Le concerné allait effectuer un footing matinal vers 4h quand les agresseurs l’ont poignardé. Il a reçu cinq coups de couteau en essayant de tenir tête à ses assaillants. Il a été évacué au CHU Morafeno où plusieurs responsables locaux lui ont rendu visite dans la journée de samedi, profitant de l’occasion pour lui apporter de l’aide suivant leurs compétences respectives.
Mobilisation générale des éléments des FDS
D’après le père du vingtenaire tué avant-hier soir, le concerné rentrait tôt cette soirée-là avant de sortir avec sa sœur pour une cellule de prière. « Il a d’abord raccompagné sa petit sœur à la maison vers 21h, avant d’accompagner aussi son ami. Après quoi, il est rentré à bord d’un tuc-tuc. L’attaque a eu lieu au moment où il est descendu du véhicule, mais tous ceux qui ont vu l’acte n’ont pas osé intervenir. Il a encore eu la force de courir jusqu’au portail avant de s’écrouler », a-t-il raconté, hier, les larmes aux yeux. La victime venait de célébrer ses fiançailles le 22 février dernier et a prévu d’acheter son alliance avec sa fiancée hier, mais le destin en a décidé autrement.
Cette agression d’avant-hier était la goutte d’eau ayant fait déborder le vase. L’OMC conduit par le gouverneur par intérim de la région Atsinanana Andry Rakotovao, le préfet de Toamasina Cyril Benandrasana et le maire de la Commune urbaine de Toamasina, Alain Andriafanomezantsoa, a tenu hier une réunion d’urgence. Ses membres ont alors pris plusieurs résolutions à court et à long terme afin de rétablir l’ordre sur place, parmi lesquelles le port obligatoire des cartes nationales d’identité car des contrôles inopinés auront lieu.
Une forte mobilisation des éléments de FDS est ainsi observée depuis hier à Toamasina, tandis que la population est appelée à suivre les consignes. Le plus important est la collaboration de tous en alertant à temps les forces de l’ordre en cas de besoin. D’ailleurs, les présidents de fokontany ont déjà reçu la consigne sur la surveillance constante, sinon le contrôle continu de la situation de tous les habitants de leur quartier respectif.
LR