Une mémoire à honorer, des leçons à tirer

Ce mois-ci, Madagascar commémore le 78e anniversaire de l’insurrection de 1947. Cette date, ancrée dans la lutte anticoloniale, rappelle que l’histoire façonne inévitablement les enjeux du présent. L’insurrection de 1947, éclatée le 29 mars contre l’exploitation coloniale française, a laissé une trace indélébile. Les commémorations actuelles, avec les dépôts de gerbes ou les expositions éducatives ont pour objectif de transmettre aux jeunes générations l’héritage patriotique. Pourtant, une indifférence persiste, révélant un décalage entre la mémoire officielle et l’engagement citoyen. Thucydide écrivait que « l’histoire est un éternel recommencement », ce qui veut dire que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Si les Malgaches de 1947 ont combattu pour l’indépendance, aujourd’hui, les défis socio-économiques et les crises politiques répétées obligent à dépasser les revendications pour agir. Les manifestations cycliques, souvent marquées par des pertes humaines et des fractures sociales, illustrent cette nécessité d’éviter les erreurs passées. L’ère des revendications est derrière nous, l’heure est à la réalisation concrète. Les gouvernants doivent transformer les sacrifices des ancêtres en politiques durables, tandis que les citoyens, au-delà des clivages partisans, doivent valoriser la diversité comme richesse plutôt que comme source de division. La commémoration du 29 mars rappelle que l’unité nationale, forgée dans le sang et la résistance, reste un pilier essentiel. Madagascar se trouve à un carrefour notamment entre la fierté de son histoire et l’urgence de son avenir. Les leçons du passé doivent guider les choix présents. L’histoire ne juge pas seulement nos actions, elle nous donne les outils pour écrire un nouveau chapitre.

F.M

Partager sur: