Un rappel brutal

Un anniversaire qui tourne au drame. Jusqu’à hier, douze personnes ont perdu la vie après avoir assisté à une célébration d’un anniversaire à Ambohimalaza. Trente-neuf invités, pris de malaises, ont été conduits d’urgence à l’hôpital HJRA, d’autres dans des établissements de santé privés. D’emblée, les autorités se veulent rassurantes en annonçant des soins gratuits pour les victimes et que les enquêtes sont en cours pour établir les causes précises de l’intoxication.
Ce n’est pas la première fois qu’une telle affaire secoue le pays et pourtant, à chaque fois, c’est la même stupeur et le même désarroi, mais qu’en est-il de la prévention? Car il suffit d’une viande mal conservée, d’un plat mijoté dans des conditions douteuses, d’un cuisinier sans formation ni équipement de base et l’irréparable est commis.
C’est un fait, ces derniers temps, les traiteurs pullulent à chaque coin de rue. Les espaces événementiels poussent aussi comme des champignons, et les fêtes se multiplient à mesure que les week-ends se remplissent. C’est bien mais ce que l’on oublie souvent, c’est que cuisiner pour cinq ou pour cinquante personnes, ce n’est pas la même chose. La rigueur en cuisine ne doit pas être un luxe, c’est une obligation.
Dans un pays où l’alimentation collective se fait parfois à même le sol, sans gants ni chaîne du froid, ce drame d’Ambo­himalaza est hélas un rappel brutal. Un plat mal préparé peut tuer.
On ne peut plus se contenter de fermer les yeux ou de remettre la faute à d’autres. Il faut continuer à responsabiliser. Sensibiliser, former et accompagner car il y va de la santé et de la vie des invités.
De leur côté, certains responsables doivent aussi faire leur part en renforçant les contrôles sanitaires, les certifications des prestataires et aussi vulgariser les règles de base de l’hygiène alimentaire car le fait de prévenir, c’est déjà protéger. Que ce drame serve de leçon. Pour que plus jamais une fête ne se transforme en tragédie.

Rakoto

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