Un cas de Toxi-infection alimentaire collective (Tiac) a provoqué, depuis la nuit de samedi, la mort d’une dizaine de jeunes dont plusieurs membres d’une même famille et des personnes bien connues du public. Parmi les victimes, la fille ayant célébré son anniversaire et la propriétaire de l’espace où s’est tenue la célébration.
D’après les chiffres officiels d’hier à 18h, 43 patients ont été pris en charge au Centre hospitalier universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona (CHU JRA) Ampefiloha des suites d’une Toxi-infection alimentaire collective (Tiac). Parmi eux, neuf ont succombé, 13 dans un état critique et 21 commencent à se rétablir. D’autres patients ont été pris en charge dans d’autres hôpitaux. D’après le rapport, l’une des victimes a perdu la vie au CHU d’Andohatapenaka, une autre au Centre hospitalier de Soavinandriana (Cenhosoa). Un décès a également été recensé dans une clinique privée. Le nombre total des morts s’élève donc à 12 jusqu’à hier soir.
Ce drame s’est produit lors d’une fête d’anniversaire de samedi soir dans un espace privé sis à Ambohimalaza. D’après le propriétaire des lieux, le contrat de location de la salle de réception faisait mention de 35 invités. Cependant, le nombre exact de personnes venues sur place a largement augmenté, allant même jusqu’à une cinquantaine. « Cela ne nous a pas posé problème, d’autant que les organisateurs de la fête ont emporté leurs repas composés de buffet et de boissons », a-t-il indiqué. Ils étaient tous âgés de 20 à 30 ans et composés généralement de collègues de classe dans une université privée.
Deux des trois sœurs perdent la vie
La fête a commencé vers 19h, mais depuis peu avant minuit, les cris de joie ont changé en panique totale. Les invités ont commencé à avoir mal à la tête et ne pas parvenir à respirer. Ils ont été évacués un à un aux différents centres de santé. La patronne des lieux a alors goûté, vers 1h du matin, quelques mets pour savoir ce qui a provoqué le malaise collectif. Vers 3h du matin, elle a présenté les symptômes d’intoxication et a été conduite dans une clinique locale. Son état s’est aggravé, alors elle a été évacuée au CHU JRA où elle a perdu la vie.
Journée mouvementée au CHU JRA
Les autorités, notamment les ministres responsables se sont rendus sur place. Les cadavres sont sortis successivement de la morgue, parmi lesquels, les corps de la jeune fille ayant célébré son anniversaire, la propriétaire de l’espace où s’est tenue la célébration, le fils d’un entraîneur de renom ou encore celui d’un assistant parlementaire. Une jeune fille endeuillée a notamment indiqué qu’elle a perdu ses deux sœurs des suites de cette intoxication collective.
La gendarmerie ouvre une enquête pour mettre la lumière sur cette affaire. Deux de ses éléments ont prélevé, hier après-midi, les restes d’aliments en vue d’une analyse en laboratoire, en plus des membres du personnel de santé qui se sont déjà rendus sur place plus tôt dans la journée. Les résultats de ces analyses vont déterminer s’il s’agissait d’une intoxication alimentaire ou d’un empoisonnement. Pour l’instant, aucune arrestation n’a eu lieu, a-t-on indiqué.
LR
Le ministère du Tourisme et de l’artisanat a communiqué, hier soir, sa décision sur la fermeture temporaire de l’espace où s’est tenue la réception de samedi soir. Selon ses dires, l’établissement ne disposait pas d’autorisation d’exercer une quelconque activité liée à la restauration. Les nouvelles décisions prises après les différents contrôles et analyses seront communiqués ultérieurement.
De son côté, le ministère de la Communication et de la culture a sorti hier une déclaration par rapport à cette intoxication alimentaire. « Le responsable du ministère de la Santé publique a tout de suite pris sa part de responsabilité après l’incident. Il faut noter que les enquêtes avancent », indique-t-on. Le ministère appelle chacun à être vigilant face à la propagation de fausses informations, et de ne partager que les chiffres officiels émanant du responsable au sein
de l’hôpital où les patients sont pris en charge.
Pour sa part, le ministère de l’Industrie et du commerce a ouvert une enquête.
« L’inspection des laboratoires déterminera la présence d’empoisonnements résultant de la qualité des aliments », selon le directeur de la Protection des consommateurs (DPC) Ando Ravelonarivo. Il a ajouté que tous les aliments ou ingrédients suspects utilisés feront l’objet d’une analyse. Tous les départements ministériels concernés travaillent main dans la main pour mener l’enquête.