Campagne anti-polio: les adultes refusent de se faire vacciner

La seconde campagne de vaccination contre la poliomyélite de cette année a touché à sa fin hier. Les agents vaccinateurs ont du mal à recenser les adultes dans le registre des vaccinés durant ces quatre jours.

Des vaccinateurs rentrent bredouilles. Une bonne partie d’entre eux, ayant effectuée des porte-à-porte et sillonné les quartiers et les marchés depuis mardi jusqu’à hier, arrivaient à peine à administrer des doses de vaccin contre la poliomyélite chez les jeunes et les adultes. Ces derniers figurent pourtant parmi les cibles de cette campagne de vaccination.
« Sur les 450 personnes que nous avons pu vacciner jusqu’à aujourd’hui à 13 heures, à peine 5%, soit près d’une vingtaine, sont âgées de plus de 18 ans », ont confié deux agents vaccinateurs qui sont revenus sur le marché d’Ambohidahy Ankadrindramamy hier après-midi.
La réticence des adultes à la vaccination a été également notée dans plusieurs autres quartiers de la capitale.

« Avant d’accepter ou non de prendre les doses de vaccin, tout le monde demande la raison de la vaccination des adultes contre la polio. Une option qui n’est entrée en vigueur que depuis cette campagne. Et même après avoir fourni de plus amples explications sur cette disposition, on n’arrive pas à gagner la confiance des cibles. Certains finissent par accepter de vacciner uniquement leurs enfants en bas âge tandis que d’autres manifestent des refus catégoriques », a regretté un agent vaccinateur dans le quartier d’Avaradoha.
Manque d’informations
Les agents vaccinateurs, tout comme le personnel de santé, qui affrontent la réalité sur terrain ont constaté une incompréhension généralisée des nouvelles donnes sur la vaccination contre la poliomyélite. « Certes, on a sensibilisé la population à travers différents canaux de communication pour l’inciter à se faire vacciner, mais les gens veulent en savoir plus avant d’y adhérer. La réticence est quelques fois compréhensible à en juger le fait qu’une bonne partie des cibles ne savent même pas que toute personne non vaccinée risque de contracter le poliovirus à tout âge », a déploré un médecin exerçant dans un établissement hos­pitalier public de la capitale.
Sur ce point, le ministère de la Santé s’est montré réservé quant aux informations autour de la situation actuelle sur l’épidémie de poliomyélite. Dans toutes les communications autour de cette campagne de vaccination, ce département évite de parler de la recrudescence de la poliomyélite et encore moins des statistiques qui relatent la gravité de la situation. Toujours est-il que des adultes figurent parmi les récentes victimes, dont deux sont atteints de paralysie flasque aiguë.

Fahranarison

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