Il n’y a pas longtemps, nous avons évoqué sur ces colonnes le fait qu’une crise politique d’envergure plane sur le ciel malgache. Apparemment, on semble avoir vu juste puisque de part et d’autre des parties en conflits (les opposants au régime en place et leurs vis-à-vis), la situation est à deux doigts d’exploser.
Depuis la date d’hier en effet, l’opposition a donné le ton en lançant son mouvement « Angaredona », consistant à faire pression sur la HCC pour l’obliger à revenir sur sa décision, celle d’avoir validé la candidature d’Andry Rajoelina alors nanti d’une double nationalité. Mais surtout, la décision de la Cour d’Ambohidahy d’avoir « légué » l’intérim de la présidence du pays à un gouvernement collégial après la renonciation du président du Sénat, est taxée de coup d’Etat institutionnel ou pire, d’une mauvaise foi avérée visant à maintenir un gouvernement qui a déjà fait l’objet d’une motion de censure, il n’y a pas bien longtemps.
Voilà donc où l’on en est actuellement : un « Angaredona » soi-disant pour la restauration de l’Etat de droit, face à une HCC taxée de partisane. Et c’est justement cette partialité de la Cour d’Ambohidahy qui est remise en cause, susceptible quoi qu’on dise d’être l’étincelle qui mettra le feu aux poudres, selon les estimations des observateurs de la vie politique du pays. De leur côté, les instigateurs de l’Angaredona ont clairement signifié que le mouvement ne s’arrêterait que lorsqu’ils seront parvenus à leur fin à savoir, la mise en place d’une nouvelle HCC et la cessation des activités de l’actuel gouvernement dit collégial.
Pour l’heure, l’Angaredona n’est qu’à sa première journée. Force est cependant d’admettre que les provocations en tout genre n’y sont pas tendres, surtout à l’endroit de la HCC. Et si le mouvement venait à perdurer, l’on peut dorénavant s’attendre à l’avènement d’une zone de turbulence politique, genre descente dans la rue, dont l’issue reste incertaine…
Rakoto