Tahiana Razanamahefa: une femme engagée sur tous les fronts

Désormais une figure dans le monde de l’entrepreneuriat social, Tahiana Razanamahefa s’apprête à basculer dans la vie publique en se portant candidats aux prochaines élections législatives. Rencontre avec une femme engagée.

Pouvez-vous nous résumer votre parcours ?

Après le baccalauréat, je me suis tourné vers des études de droit et j’ai eu mon diplôme. En même temps, le monde du journalisme et de la communication m’intéresse. J’ai exercé le journalisme pendant environ trois ans. Je me suis installée à l’étranger pendant quinze ans et j’ai fondé ma famille là-bas.

Je suis rentrée au pays en 2016. J’ai que j’avais un devoir envers le pays. J’ai fait mon entrée dans le secteur privé, dans l’agriculture plus précisément, en vue de contribuer à l’autosuffisance alimentaire. Je suis aussi présente dans le secteur du tourisme car je gère le Havana Resort depuis 2018. A côté, j’affectionne tout ce qui a trait aux œuvres sociales en venant en aide aux femmes vulnérables et aux jeunes à travers le sport. Je sens que je dois apporter ma pierre à l’édifice. Les femmes ont leur place dans le secteur privé ou dans la vie politique. Dans l’exercice de mes fonctions auprès du secteur privé, j’ai toujours privilégié les descentes sur terrain. C’est une manière de constater de visu la réalité et la vraie vie.

Vous êtes très engagée dans l’autosuffisance alimentaire : y a-t-il une raison particulière à cela ?

On ne peut pas développer un pays si son peuple a faim ! Le riz est l‘alimentation de base à Madagascar et 80% des Malagasy vivent en milieu rural. Je suis convaincue du fait qu’on doit valoriser davantage les ruraux. Madagascar importe encore du riz alors que nous avons des milliers d’hectares arables, nous avons des ingénieurs et de la main d’œuvre qualifiée. C’est qu’il faut, c’est augmenter la production locale et diminuer peu à peu les importations. L’une des alternatives est la promotion et vulgarisation du riz hybride. Cette variété a un rendement plus intéressant : on peut avoir entre 8 à 12 tonnes par hectares. Quand la production locale augmente, l’importation va diminuer et cela nous permettrait de faire une économie de devises. En 2023, la production locale en riz tourne autour des 5.200.000 tonnes contre 4.700.000 tonnes en 2022.

Qu’est-ce qui a motivé votre choix de vous porter candidate aux prochaines élections législatives ?

Cela fait des années que je me suis engagée dans des œuvres sociales. Le moment est venu d’assumer plus de responsabilités à travers un mandat électif. Mon seul ennemi est la pauvreté, et c’est pour contribuer à l’éradiquer en étant auprès du peuple que j’ai décidé de me porter candidat pour le premier arrondissement de Tana, sur la liste de l’Irmar avec Augustin Andriamananoro en tête de liste. Je veux véhiculer une image rassembleur afin de mobiliser la majorité silencieuse. On voit bien à chaque élection que le taux d’abstention est très élevé. Mais je pense qu’avec le renouvellement de la classe politique et une vision de développement bien éclairée, il est tout à fait possible de la mobiliser.

En plus, le Président de la République a aussi incité les femmes à prendre leurs responsabilités. Je trouve que Madagascar est en bonne voie, il suffit juste de voir ces femmes qui occupent des postes importants. Sans vouloir me vanter, je pense que j’ai l’expérience et le savoir-faire requise en la matière.

Comment concilier vie de famille et vie professionnelle ?

Il suffit juste de trouver le juste équilibre, ce n’est pas toujours facile. En ce moment, je me concentre sur les élections.

Le mot de la fin ?

On ne peut pas juste rester les bras croisés. Chacun a sa part de responsabilité dans la quête du développement. On peut bien contribuer en étant dans le secteur privé et dans la vie publique.

Tiana Ramanoelina

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