La corruption dans les prisons est devenue un phénomène banal. D’après les enquêtes menées dans le cadre du projet Maika, abus de pouvoir, trafic d’influence et favoritisme seraient monnaie courante derrière les barreaux.
« 75% des ex-détenus interviewés affirment que le pots-de-vin ou l’octroi de cadeaux, est la forme de corruption la plus courante dans les prisons en prison », selon le Baromètre de la corruption carcérale à Madagascar (B-Corcar) pour l’année 2023, présenté par Transparency International-Initiative Madagascar (TI-MG), hier à Anosy.
Les données fournies à travers le projet « Maika » appuyé par l’Union européenne, illustrent l’ampleur de la corruption en milieu carcéral.
Les ex-détenus n’ont pas le choix que de recourir aux pots-de-vin et autres formes de reconnaissances pour obtenir certaines faveurs, avec l’implication de leurs proches.
Selon les témoignages reçus, la perception très élevée de la corruption sous toutes ses formes implique les familles de détenus et personnels de l’Administration. « L’abus de pouvoir, le trafic d’influence et le favoritisme », entre autres, seraient légion en milieu carcéral.
Selon TI-MG, « la jouissance des droits fondamentaux des détenus, serait liée par la corruption ». Ainsi, les détenus ne peuvent se prévaloir de leurs droits contre monnaie sonnante et trébuchante. Cette situation engendre alors une différence de traitement entre les détenus, notamment ceux qui peuvent payer et ceux qui n’ont pas les moyens.
Afin d’y remédier, TI-MG préconise quelques recommandations, dont la plus importante reste l’augmentation du budget alloué à l’Administration pénitentiaire. Le désengorgement des prisons constitue aussi un moyen d’éviter la corruption et de réduire les dépenses, tout en augmentant l’effectif des magistrats et limitant le mandat de dépôt systématique.
Dans tous les cas, la sensibilisation et la vulgarisation des procédures applicables en prison, permettront aux citoyens d’être mieux informés, pour prévenir la corruption.
T.N
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