Exposition :« Lova », l’héritage laissé par François-Xavier Gbré

Après deux résidences de création proposées par la fondation H, le photographe franco-ivoirien François-Xavier Gbré expose actuellement à Isoraka, dans un bâtiment inoccupé depuis une quinzaine d’années. L’artiste a choisi de la baptiser « Lova » qui signifie héritage, et occupe toute la maison, en réécrivant l’histoire de Madagascar, à travers la photographie et quelques installations.

«Tout le monde pas­se devant cet immeuble quotidiennement, sans faire attention. Notre objectif est d’attirer sa curiosité à travers cette exposition qui se déroule durant trois semaines », annonce Mar­gaux Huile, directrice générale de la fondation H lors de la conférence de presse, hier. L’immeuble est une ancienne banque composée de plusieurs bureaux. Dans chaque étage et chaque salle, Fran­çois-Xavier Gbré dévoile un thème spécial qui nous emmène dans un voyage dans le temps, un retour vers le passé et le futur.

Une exposition à trois temps

Dans la grande salle du rez-de-chaussée, François-Xavier Gbré présente le passé avec des photos collages des hommes issus des documents d’archives. Il nous ramène en arrière, depuis la colonisation jusqu’à l’indépendance.
Au premier étage, l’artiste présente des images plus contemporaines, qu’il a prises à Antananarivo durant ses résidences. Chaque pièce a son propre thème, comme l’université, la chapelle, Akamasoa… Mais dans toutes les photos, il dévoile des infrastructures, composées parfois de briques, de pierres… « L’habitat évolue constamment à Antananarivo, avec des activités permanentes effectuées par les habitants. J’ai pris ces photos au mois de janvier et quand je reviens sur les lieux, tout change et c’est émouvant », explique l’artiste.
Au troisième étage, François-Xavier Gbré se projette dans le futur en effectuant un retour dans le passé. Il y présente deux installations réalisées avec des matériels informatiques usés, comme les écrans, les claviers, les souris… et deux grandes images : des ossements humains, « des Betsileo qui se sont révoltés contre le royaume merina », et une photo d’oiseau éléphant « qui a existé à Madagascar vers le 17e siècle ». L’artiste lance une réflexion sur ce que sera notre avenir avec l’évolution du numérique et la possibilité d’extinction des espèces. Est-ce l’héritage que nous voudrions laisser à la future génération ?

Holy Danielle

Partager sur: