Dans un contexte d’inflation et de hausse du coût de la vie, la mesure gouvernementale instaurant la gratuité des inscriptions et réinscriptions dans les écoles publiques pour cette année scolaire 2024-2025 est accueillie avec soulagement par de nombreux parents d’élèves. Pour beaucoup de ménages à revenus modestes, inscrire leurs enfants dans des établissements privés où les frais et droits de scolarité augmentent chaque année, est hors de portée. Les écoles publiques restent la seule alternative, c’est pourquoi cette gratuité de l’éducation, arrive à point nommé à quelques semaines de la rentrée synonyme de dépenses liées à l’achat des fournitures, vêtements… pesant lourd dans le budget. C’est un véritable casse-tête pour les parents.
A Madagascar, les frais de scolarité en hausse constante constituent un frein à la scolarisation et favorisent l’abandon scolaire. Pour l’année 2023-2024, le taux de scolarisation, tous niveaux confondus, a chuté de plus de 60% à Madagascar. Cela est dû en grande partie au coût élevé de scolarité. En 2019, le taux d’analphabétisme dans le pays (97%) a été le plus élevé en Afrique subsaharienne, selon la Banque mondiale avec un taux moyen de 87% et 90% dans les pays à faible revenu.
Et même si des parents optent actuellement pour les écoles publiques, force est encore de constater que ces dernières semblent avoir perdu leur cote depuis des années. Certains préfèrent encore le privé. C’est un choix pouvant être justifié pour diverses raisons qui, par contre continue de nourrir les clichés qui collent à la peau des établissements publics, comme étant les écoles des pauvres.
Rendre gratuit l’accès à la scolarisation au sein des établissements publics, est certes une mesure incitative, mais il faut admettre que des réformes de fond s’imposent pour redonner ses lettres de noblesse aux EPP, CEG et Lycées. Dans ce sens, beaucoup d’efforts ont été engagés sans réellement apporter les résultats escomptés. L’éducation reste un sujet de clivage public-privé. Et pour y mettre fin, il est essentiel que l’enseignement dans les écoles publiques soit non seulement gratuit, mais surtout de qualité.
Rakoto