Une honte pour le pays

Un nouveau cas de trafic vient d’être dé­couvert en Thaîlande. Cette fois-ci, il porte sur 48 lémuriens (lemur catta et lemur brun) et 1076 tortues en provenance de Ma­da­gas­car. D’aucuns ignorent que ce sont des espèces animales protégées donc interdites d’exportation.
Mais les menaces de sanction relativement sévères en cas de découverte ne sont pas de nature à empêcher les trafiquants sans scrupule à persévérer dans leurs actes malfaisants dans le but de réaliser des profits exorbitants. En effet, ce sont des produits très recherchés à l’étranger et qui sont payés rubis sur ongle.
Dans tous ces trafics, il y a tout de même un fait particulier qui ne manque pas d’interpeler. Effectivement, il est étonnant que dans la majorité des cas, tous ces trafics ne sont découverts qu’une fois arrivés à destination que ce soit par voie maritime ou voie aérienne. Que font donc nos douaniers ?
Ce qui amène à faire un constat, certes amer mais irréfutable : Nos frontières sont une véritable passoire que ce soit à l’entrée ou à la sortie du pays. Et dans tous les cas, ce sont nos douaniers qui sont mis en cause. La question est de savoir si c’est à cause de leur incompétence ou par complaisance que tous ces trafics passent sous leur nez.
Quoi qu’il en soit, il est incontestable que pour que ce trafic réussisse, il faut une complicité à haut niveau pour faire sortir ces animaux du territoire national. Il ne faut pas oublier que bien souvent, par indélicatesse, la tentative d’un touriste, de ramener chez lui une seule tortue, est souvent vouée à l’échec. Mais cette fois-ci, l’objet du crime est d’une importance considérable.
Avec tous ces trafics et à ce rythme-là, ce sont toutes les richesses naturelles et nationales qui risquent de disparaître d’ici peu. Le moins qu’on puisse faire et de remercier les douaniers thaïlandais pour leur vigilance et leur coopération si les nôtres sont incompétents ou trop crapuleux. C’est une question qui reste encore à élucider.
On peut oser espérer que des enquêtes vont suivre pour déterminer toutes les responsabilités et que leurs résultats seront portés à la con­nais­sance du grand public. Et que de sanctions sévères seront prises à l’encontre de tous ceux qui ont contribué à la réalisation de ce crime contre le pays. Cela pour­ra servir d’exemple à tous ceux qui ont encore des velléités de poursuivre ce type de trafic.
Qu’on le veuille ou non, la découverte de ce nouveau cas de trafic va encore ternir plus l’image du pays avec tous les trafics qui se passent dans le pays : trafics d’or, de bois précieux, de stupéfiants, de personnes, d’espèces animales et végétales protégées… Tout compte fait, c’est une honte pour le pays.

Aimé Andrianina

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