Avoir les moyens de ses ambitions

Dans tous les do­maines, certaines décisions prises par les responsables, au lieu de permettre de s’en rapprocher, éloignent de plus en plus des objectifs visés. Celui du sport ne fait pas exception et la nomination de Romuald Rakoton­drabe alias Rôro en tant que sélectionneur national de football constitue un cas de figure.
En effet, ce dernier vient d’être nommé pour être à la tête de trois sélections nationales de football. En l’occurrence, il s’agit des équipes qui vont disputer les phases éliminatoires de la Coupe du monde, de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) et le championnat d’Afrique des na­tions (CHAN).
Si l’équipe constituée pour jouer les éliminatoires de la Coupe du monde 2026 peut être également celle qui va représenter le pays dans le cadre des éliminatoires de la prochaine CAN, celle qui va être composée pour le CHAN en est totalement différente.
Cette décision n’a certes pas manqué d’étonner les observateurs du football malgache. Com­ment peut-il bien superviser trois équipes (deux au minimum) en même temps à moins d’avoir le don de l’ubiquité. Pour­tant les objectifs sont bien précis : Se qualifier pour la prochaine Coupe du monde, participer une nouvelle fois à la phase finale de la CAN…
Ce n’est pas pour rien que dans d’autres pays, on se donne tous les moyens pour atteindre les objectifs. Ainsi, Carlo Ancelotti, célèbre et grand entraineur du Réal de Madrid demande à son club un entraîneur supplémentaire pour les aider, lui et son staff technique.
Il estime qu’ils sont en sous-effectif pour pouvoir améliorer leurs performances en travaillant les idées tactiques et techniques. Or, actuellement, ce staff se compose déjà de huit membres (assistant, en­traineur des gardiens, analyste technique et physique, analystes vi­déo).
Cet effectif n’est pas pléthorique. Dans d’au­tres grands clubs, le staff est composé de 20 membres et même plus. Cha­cun se spécialise dans des domaines spécifi­ques ou particuliers tels que les entraîneurs spécifiques pour les coups de pieds arrêtés… C’est seulement dans ces con­ditions qu’on peut espérer obtenir des résultats probants.
A Madagascar, c’est tout le contraire : Tout est centralisé sous la responsabilité d’une seule personne comme s’il n’y avait pas d’autres techniciens valables pour prendre en main les autres équipes. Dans ces conditions, il ne faut pas s’étonner si les résultats obtenus ne correspondent pas à ceux attendus.
Bien évidemment, une telle organisation occasionnera certainement d’énormes dépenses. Mais pour avoir des résultats probants com­me l’espère tout le peuple malgache, il faut en payer le prix. Comme on le dit, il faut avoir les moyens de ses ambitions.

Aimé Andrianina

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