Lors des travaux de recherche à l’université d’Antananarivo, Djamaldine Zidini, doctorant à l’Ecole doctorale STII, propose une alternative écologique dans la construction en utilisant les déchets plastiques comme liant dans la fabrication des blocs en béton. Une méthode qui réduit les émissions de gaz à effet de serre tout en valorisant les déchets plastiques. Elle offre ainsi une solution durable et innovante, répondant aux défis environnementaux et économiques actuels. Interview.
. Les Nouvelles : Pourquoi avez-vous choisi ce thème de recherche parmi tant d’autres ?
* Djamaldine Zidini : La question des déchets plastiques est devenue une préoccupation mondiale majeure. Chaque année, des millions de tonnes de plastiques non recyclés finissent dans l’environnement, polluant les terres et les océans. Parallèlement, la production traditionnelle de ciment pour le béton est très énergivore et émet des quantités importantes de gaz à effet de serre. Avec mon directeur scientifique, le Pr Velomanantsoa Gabriely Ranaivoniarivo, il nous est apparu pertinent d’explorer une solution qui combine à la fois recyclage et réduction des émissions de gaz à effet de serre à travers une construction plus durable.
. Quel est donc votre objectif ?
* Notre objectif est double. D’une part, valoriser les déchets plastiques en les intégrant comme liant dans la fabrication des blocs de béton, et d’autre part, comparer précisément cette méthode à la production traditionnelle de béton à base de ciment, en utilisant une Analyse de cycle de vie (ACV). Cette approche rigoureuse nous permet d’évaluer les émissions de gaz à effet de serre de chaque alternative, allant de la fabrication à la fin de vie.
. Quels sont les enjeux majeurs à travers cet objectif ?
* Les enjeux sont multiples. Le défi principal réside dans l’établissement de normes et régulations internationales. Même si cette pratique semble répandue dans certaines régions de l’Afrique, il faut néanmoins garantir la performance ainsi que la sécurité des utilisateurs de ces blocs de bétons. De plus, nous devons examiner les émissions globales de gaz à effet de serre tout au long du cycle de vie des matériaux. Notre recherche vise ainsi à offrir une alternative écologique tout en répondant aux exigences techniques de la construction moderne.
. En quoi vos recherches apportent-elles une valeur ajoutée ?
* Nos travaux permettent de poser des bases scientifiques solides pour l’intégration des déchets plastiques dans la construction. Grâce à l’ACV et aux calculs réalisés via le logiciel Gemis, nous démontrons que cette méthode réduit significativement les émissions de gaz à effet de serre par rapport à la production traditionnelle. En valorisant les déchets plastiques, nous contribuons également à réduire la pollution et à promouvoir une économie circulaire dans le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP).
Propos recueillis
par Sera R.
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