Du pain sur la planche

Comme prévu, les prix à la pompe des carburants ont de nouveau changé en ce début de mars. C’est la troisième révision des prix opérée depuis le début de l’année. Et comme la dernière fois, si le prix de l’essence sans plomb
a baissé, ceux du gasoil et du pétrole lampant ont enregistré une hausse.
Bien évidemment, les variations limites de 200 ariary par litre pour tous les types de carburant ont été respectées. Mais toujours est-il que le niveau de variation n’est pas le même. En effet, la variation à la hausse du prix du pétro­le lampant a atteint la limite.
On explique ces va­riations de prix à partir de cours international du baril ainsi que du taux de change. Mais pour le commun des mortels, c’est du latin. Pour lui, la seule remarque qui s’impose est que si le prix de l’essence sans plomb suit une tendance à la baisse, les prix du gasoil et du pétrole lampant ne cessent d’augmenter.
Or d’aucuns ignorent que ces deux produits pétroliers sont les plus consommés dans le pays. Le gasoil est quasi utilisé par les transporteurs (mar­chandises et voyageurs). Quant au pétrole lampant, c’est la principale source d’énergie utilisée aussi bien pour la cuisson que pour l’éclairage en milieu rural.
En fin de compte, vu la quantité consommée de ces trois produits pétro­liers, il est certain que l’on gagne plus avec la hausse des prix du gasoil et du pétrole lampant qu’on ne perde avec la baisse de prix de l’essence sans plomb. Autrement dit, ce sont les pétroliers qui font de bonnes affaires.
Certes, dans un premier temps, les usagers ne constateront pas trop les effets de ces variations mensuelles des prix. Mais à la longue, le cumul des hausses se fera ressentir à tel point qu’il y aura un risque de hausse de prix des transports que ce soit celui des marchandises ou celui des voyageurs.
Les transporteurs ne sont pas dupes. Tôt ou tard, ils comprendront qu’ils étaient plus ou moins le dindon de la farce. Et quand ce mo­ment arrivera, la hausse des frais de transport qu’ils ne manqueront pas d’appliquer pourrait de­venir une source de troub­le social.
Et les effets de ces hausses de prix, surtout celui du gasoil, seront amplifiés par le mauvais état des routes. Effec­ti­vement, une telle situation entraînera certainement une hausse de la consommation de carburant. Il est bien facile pour les professionnels du transport d’apprécier la différence.
Dans ces conditions, d’autres priorités vont apparaître. Afin d’atténuer les effets de ces hausses de prix des carburants au niveau du transport, il importe donc de s’attaquer à la réhabilitation et à l’entretien des routes le plus vite possible. Et à ce sujet, il y a du pain sur la planche.

Aimé Andrianina

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