Au risque et au péril des usagers

Ces derniers temps, les accidents de motos se sont succédés et mal­heureusement, certains se sont terminés tragiquement. Ces accidents ont concerné aussi bien des Malgaches que des étrangers. Autrement dit, les accidents de moto sur les routes malgaches ne font pas de distinction de na­tionalité.
Le point commun des motocyclistes est qu’ils sont toujours tentés de rouler plus vite encore. Du moins c’est l’impression générale de l’opinion pub­lique. Pourquoi ? C’est vrai, il faut le reconnaître, c’est un moyen de locomotion très pratique pour circuler en ville, surtout quand on a un rendez-vous ur­gent alors que les rues sont bloquées par les interminables embouteillages.
Une moto permet de se faufiler entre les véhicules qui sont coincés dans les embouteillages. Mais, c’est surtout là qu’il faut le plus d’attention. C’est cette capacité de se faufiler entre deux véhicules qui provoque bien souvent les accidents. A force de vouloir dépasser les autres, on arrive par oublier l’existence des véhicules qui arrivent d’en face.
Mais ce qui est difficile à comprendre chez les motocyclistes est cette volonté manifeste de vouloir tout dépasser. Il arrive que la circulation soit fluide alors que la file de voitures soit très longue. Bien souvent, le motocycliste fait preuve d’impatience et cherche toujours à dépasser celui qui est devant lui sans jamais attendre dans la file.
Ainsi, il risque sa vie pour quelques secondes d’impatience. Or, chacun sait trop bien qu’on ne s’en sort jamais totalement indemne d’un accident de moto, cette dernière n’étant pas dotée d’une carrosserie pouvant offrir le minimum de protection. Et les dom­mages aussi bien corporels que matériels peuvent être très importants.
Bien sûr, on ne peut pas attribuer aux seuls motocyclistes la cause de tous ces accidents. Les automobilistes ont aussi leur part de responsa­­bilité. C’est indéniable. Cer­tains, à force de voir les deux-roues capables de se faufiler entre les voitures se sentent frustrés et éprouvent ainsi une cer­taine animosité à l’égard des motocyclistes.
Il ne faut pas s’en cacher, il est certain que certains automobilistes ont réellement des arrières pensées indignes d’un homme normalement constitué au niveau men­tal envers tout ce qui est moto. Seulement, il est difficile de les identifier préalablement car ils rep­résentent un danger pour la société.
Tout ce qu’on peut dire est que tout le monde a sa part de responsabilité. Même les piétons qui marchent dans les rues du fait que les trottoirs sont envahis par les marchands ne sont pas épargnés. Ainsi, qu’on soit à pied, à moto ou en voiture, la seule vérité est que c’est toujours au risque et au péril des usagers.

Aimé Andrianina

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