Il faut partir à point

Le projet de Loi de finances 2024 est passé comme une lettre à la poste, sans le moindre amendement, au ni­veau de l’Assemblée nationale. Il ne reste plus donc que le vote du Sénat pour que le budget de l’Etat pour l’année à venir soit définitivement adopté. Il y a une très grande chance pour que cela se fasse.
Bien évidemment, il est toujours possible qu’il n’y ait aucun amen­dement si le document est bien ficelé par les techniciens qui l’ont élaboré. Ce serait leur faire injure et juger a priori de leur incompétence. Mais ces dernières années, cela arrive bien trop souvent.
Dans ces conditions, c’est inquiétant car deux cas peuvent se po­ser. Soit, les parlementaires accordent une con­fiance aveugle à l’exécutif ou bien les élus ne maîtrisent pas le contenu du projet de loi. Ce qui est fort possible. Et c’est une grande lacune dans le cadre du bon fonctionnement des différentes institutions.
Effectivement, com­me on le dit, « quand on ne sait pas ce qu’on cherche, on ne sait pas ce qu’on trouve ». Autre­ment dit, quand on ne sait pas ce qu’on a sous les yeux on ne peut pas émettre des critiques. La question est de savoir combien de nos élus sont capables de savoir la portée du texte qu’ils votent.
Quoi qu’il en soit, on ne peut que saluer nos parlementaires pour leur efficacité. Il ne leur a fallu que 2 jours de travaux de commission pour étudier et analyser le do­cument alors que la loi stipule qu’ils disposent de 30 jours pour le faire. Il se pourrait qu’ils aient d’autres sujets plus im­portants à traiter.
Il ne faut pas oublier que les fêtes de Noël et du Nouvel an ne sont plus tellement loin. Et on comprend bien que ces élus voudraient bien passer ces fêtes près de leur famille respective. Et en période de pluie, certains députés ont d’énormes difficultés pour revenir, vu l’état des routes.
Par ailleurs, il faut se mettre en tête que les prochaines législatives vont avoir lieu dans quel­ques mois. Pour cette raison, il serait maladroit pour un parlementaire de « déserter » trop longtemps la circonscription électorale où il a été élu.
Pour les électeurs, sur­tout à ce niveau des lé­gislatives, la proximité joue un grand rôle. C’est à partir de ces contacts aussi rapprochés possib­les avec les électeurs que les candidats peuvent faire passer leurs messages et qu’ils peuvent leur faire confiance.
Les adversaires po­tentiels pourraient met­tre à profit cette absence pour se faire une plus grande place vis-à-vis de l’électorat. Pour tous les candidats potentiels aux prochaines législatives, la campagne élec­torale commence dès main­tenant. Rien ne sert de courir, il faut partir à point

Aimé Andrianina

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