Avoir deux poids, deux mesures

Cinq ressortissants étrangers de nationalité égyptienne ont été arrêtés tout récemment pour différents chefs d’inculpation. Après avoir été présentés au parquet, ils ont été tous placés sous contrôle judiciaire. Autrement dit, ils ont été laissés libres avec l’obligation de se présenter fréquemment auprès de la police.
Cette décision de justice étonne à plus d’un titre dans la me­sure où pour des délits moins graves, certains auront été illico en­voyés à Tsiafahy. Leur placement sous contrôle judiciaire pourrait leur permettre de dis­paraître dans la nature tout comme leurs 5 autres compatriotes alors que leur présence sur le territoire national est déjà un délit.
Effectivement, non seulement les chefs d’inculpation sont nom­breux mais aussi, certains sont inadmissibles. Outre le fait qu’ils étaient en situation irrégulière, leur titre de séjour étant épuisé, ils travaillaient comme marchands ambulants. Il est quasi certain qu’ils n’avaient pas l’autorisation d’exercer une telle activité.
Donc, ils travaillaient dans le noir, c’est-à-dire en toute illégalité. Mais pire encore, non seulement ils exerçaient leur activité illégalement mais en plus, ils se permettaient de dérober des objets de valeur au­près de ceux à qui ils vendaient leurs marchandises si l’on s’en tient aux plaintes déposées par leurs victimes.
Et pour couronner le tout, lors de leur interpellation, ces ressortissants égyptiens peuvent être inculpés de délit de fuite car ils ont essayé de s’échapper en voiture, mais leur tentative a été vaine. Par ailleurs, on peut encore les inculper de refus d’obtempérer car ils se seraient violemment opposés à leur arrestation.
En dehors de tout esprit de xénophobie, on se demande bien comment des étrangers en situation irrégulière osent-ils se comporter de cette manière ? A moins bien évidemment de bénéficier de puissantes protections sur place ! Ce qui expliquerait pourquoi ils ont échappé à l’emprisonnement.
Le moins qu’on puisse dire est qu’on n’a pas besoin d’étrangers hors normes. Déjà le pays a tous les soucis du mon­de avec ses propres dé­linquants de toutes sortes (dahalo, kidnappeurs, violeurs, braqueurs de cash point, dealers …) si bien que la population en est presque traumatisée. Et cela sans compter les dahalo à col blanc.
Ceux qui rendent la justice doivent agir avec plus de fermeté. Il faut savoir qu’un pays se juge selon la manière dont la loi y est appliquée. Pour toutes ces raisons, il faut que la loi soit appliquée identiquement à tous, qu’ils soient étrangers ou des natifs, donc sans distinction de nationalité de manière à ne pas avoir deux poids, deux mesures.

Aimé Andrianina

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