Aux risques et aux périls des usagers

Une fois encore, comme à chaque période d’examen officiel, la hantise des responsables du ministère de l’Education nationale s’est concrétisée : Des sujets d’examen du Brevet d’étude du premier cycle (BEPC) ont fuité ! Cela s’est déroulé à Port-Bergé (région Sofia).
Certaines personnes vont se dire qu’il n’y a pas de quoi fouetter un chat dans la mesure où il ne s’agit que du BEPC. Ces personnes-là se trompent énormément car le phénomène de fuite de sujets porte fortement préjudice au système éducatif national. Cela dévalorise l’éducation avec un grand «E» à Madagas­car. Et de surcroît, si cela se renouvelle chaque an­née.
Compte tenu de cette importance, il im­porte de déterminer à qui relève la faute de fuite de sujets. Le moins qu’on puisse dire est que la responsabilité est partagée entre plusieurs entités. Mais en tout état de cause, c’est le ministère de l’Education nationale qui est le premier responsable.
Effectivement, l’organisation du BEPC revient entièrement à ce ministère. Et on peut d’ailleurs se demander comment cet enseignant dans le privé à Port-Bergé a eu accès à ces sujets. Une enquête très poussée devrait permettre d’appréhender toutes les failles dans l’organisation et qui ont permis la fuite.
Bien évidemment, l’enseignant qui a distribué le sujet ne peut en aucun cas se prévaloir du bénéfice du doute du fait qu’il a été pris en flagrant délit. Il est pleinement responsable de ses actes. Et pour ces raisons, il risque gros car le ministère de l’Education nationale portera certainement plainte contre lui.
Quant aux parents, ils sont également responsables car ils auraient dû expliquer à leurs enfants les risques auxquels ils sont exposés s’ils se font attraper en cas de fraude dans n’importe quel examen et leur inculquer un minimum d’honnêteté intellectuelle. Mais il y a des parents qui ne reculent devant rien pour la réussite de leurs enfants, quitte à enfreindre la loi.
En ce qui concerne les élèves pris en flagrant délit de tentative de fraude, leur responsabilité respective est entièrement engagée. Il faut savoir que le vendeur et l’acheteur de sujet dans un cas de fraude sont coupables au même degré. Et bien évidemment, ils seront lourdement sanctionnés.
Non seulement, ils ne peuvent plus poursuivre les épreuves écrites du BEPC qui se déroulent encore mais on croit savoir qu’ils encourent une interdiction de passer des examens officiels pendant quelques années sur le territoire national, nonobstant les peines qu’ils risquent d’encourir auprès des tribunaux pour fraude.
Qu’on le veuille ou non, ce sont les élèves pris en tentative de fraude qui sont les plus grands perdants. Juste pour obtenir le diplôme du BEPC, c’est tout leur avenir qu’ils compromettent. Et comme on le dit toujours, c’est aux ris­ques et périls des usagers.

Aimé Andrianina

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