Mercredi des idées en goguette: Un monde de contrastes

Contrastes et iné­galités, une histoire vieille comme le mon­de. Malheureusement, elle tend à se perpétuer en dépit de la marche du monde et en dépit de la fameuse phrase qu’est, « les hom­mes naissent égaux ». Loin s’en faut.
Récemment, en effet, sur une station télé­visée française, deux reportages illustrent parfaitement les réalités du monde actuel. La première concerne une école de cuisine, quelque part en Eu­ro­pe, qualifiée de la meil­­leure dans le monde. Bien évidemment, les locataires sont issus des familles des plus fortunés à travers le monde. L’école combine l’excellence, l’exigence et le professionnalisme. Plus important en­core, immédiatement employables, les étudiants sortants de cette école disposent d’un savoir-être et d’un niv­eau élevé de compétences professionnelles qui leur permettront de collaborer et de faire avancer leur carrière. Fait rare également, à la fin de leur cursus, les nouveaux diplômés ont l’avantage d’assister à un forum d’embauches, en présence des plus prestigieux hôtels et autres compagnies aériennes, durant lequel les rec­ru­teurs leur font les yeux doux. Contraire­ment à ce qui se passe dans d’autres universités, ce sont les nouveaux diplômés qui se font désirer car ils dis­posent de l’em­barras du choix.
Une autre réalité, plus proche de nous peut-être, un reportage con­cernant le forçat du cobalt dans la Républi­que démocratique du Congo. Un pays qui recèle la plus importante réserve mondiale en cobalt, un minerai crucial à la transition énergétique mondiale. La chronique évoque la place des locaux qui creusent dans des con­ditions particulièrement périlleuses, alors qu’en face les grandes entreprises accaparent le gros lot. Des milliers de femmes et enfants, jeunes et plus âgés font partie des creuseurs du cobalt mais rares sont ceux qui peuvent vraiment bénéficier des retombées de cette richesse. En dépit de la place du cobalt dans l’industrie extractive dans le monde mais également en termes de transition énergétique, le pays fait encore partie des plus pauvres du monde. Ici, la Répub­lique démocratique du Congo n’est qu’un exem­ple, mais il en existe de nombreux qui se trouvent à ce même stade, à l’instar de Madagascar.
Deux mondes différents donc avec d’un côté, des pays où les systèmes éducatifs sont performants et pratiquement tous les enfants sont scolarisés. Tandis que l’accès aux services de santé est également assuré et que les revenus des habitants leur permettent de satisfaire tous leurs besoins, ou presque. De l’autre côté, un système où tout est défaillant, notamment en matière de santé et d’éducation, alors que le sous-sol et le sol regorgant de richesses in­commensurables. Voilà à quoi ressemble le mon­de actuel. Certains tentent de chercher les coupables, tandis que d’autres, responsables politiques ou de la société civile, essayent d’y re­médier avec les moyens à dispositions.

Rakoto

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