Croire aux miracles

Les automobilistes qui ont eu la malchance d’emprunter la RN2 reliant Antananarivo à Toamasina pendant le week-end dernier ont vécu un véritable calvaire. Pour quelles raisons va-t-on se demander ? Tout simplement, deux gros camions se sont mis en travers de la route et ont ainsi bloqué la circulation pendant des heures et des heures.
En conséquence, il s’est créé des kilomè­tres d’embouteillage de part et d’autre du lieu de l’accident. Ce n’est pas la première fois que cela s’est produit. On peut même dire que ce sont des choses qui arrivent fréquemment sur cet axe routier qui joue pourtant un rôle primordial pour Madagascar dans la mesure où il relie la capitale administrative à la capitale économique du pays.
Tous ces accidents s’expliquent pour différentes raisons. La principale est certainement le nombre très élevé de véhicules de toutes sortes qui circule sur la RN2. Il n’y a pas d’autres alternatives pour se rendre à Toamasina au départ d’Antananarivo ou vice-versa. Qu’on le veuille ou non, c’est la seule route qui existe.
Or dans la majorité des cas, ces routes sont relativement étroites pour se rencontrer, notamment pour les gros transporteurs routiers. Et la moindre inattention de la part des conducteurs pourrait avoir de graves conséquences. Et pour ne pas arranger les choses, cette région est très pluvieuse, faisant que la route soit glissante.
Et pour couronner le tout, l’état actuel de la RN2 n’est pas de nature à faciliter tout déplacement. La dégradation de la route est telle que tous les types de véhicules éprouvent des difficultés pour effectuer le trajet. Il est loin le temps où on voyageait sur cette route avec plaisir. Maintenant, il faut s’attendre à tout.
La conjugaison de tous ces facteurs provoque de fréquents accidents d’où le blocage total de la route. Comme la plupart des gens n’ont pas les moyens de se payer un billet d’avion, c’est la triste réalité qu’il faut af­fronter quand on voyage sur cet axe. Mais bien sou­vent, on ne se prépare pas à une telle éventualité.
Quand un tel accident survient, les usagers doivent se débrouiller com­me ils peuvent sur place quand la route est bloquée. La restauration constitue un des plus grands problèmes surtout si on est accompagné d’enfant à bas âge. En effet, il arrive que l’accident survient à un endroit relativement éloigné de tout village.
Quoi qu’il en soit, malgré tous ces dangers, pour une raison ou une autre, il y en aura toujours qui s’aventureront sur la RN2. Le week-end prolongé de Pâques est une incitation aux voyages. Il faut leur souhaiter un bon voyage. De toutes les façons, en cette semaine sainte, il faut croire aux miracles.

Aimé Andrianina

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